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lions de géographie, la vue seule d’une mappemonde,
nous montrent le co n tra ire ; car on voit aussi des
noirs dans les régions temp é ré e s , et des hruns sous
les zones glaciales.
De nos jours, on voit avec é tonnement cette opinion
compter encore des partisans. A quoi doiUon
a llribue r l’origine et la persistance d’une e r re u r aussi
manifeste ? Serait-ce à cette tendance de la plupart
des naluralistes à vouloir ramener les lois de la création
h u n ordre régulier, mathématique, présentant
un encbainement parfait et progressivement gradué
entre toutes les créatures, à cet esprit méthodique
sur lequel la faible raison de l’homme est forcée de
s’appuyer à chaque pas pour se guider dans ses pénibles
investigations?
C'est ainsi q u e , dans la p lupa rt des classifications,
on a voulu ranger tous les êtres dans un ordre régulier,
suivant une échelle graduée, commençant p a r
l’homme et finissant p a r les infusoires ; mais des
échelons manquent, des anneaux de celte chaîne ne
peuvent se jo in d re ; là où il devrait y avoir passage insensible,
création m ix te , il y a in te rru p tio n b rusque,
différence tranchée 7 Souvent le même esprit a pré-
« Non-seulement l’idée de Véchelle a n im a l e , telle que Bonnet l’avait
« déduite des doctrines philosophiques de Leibnitz, non-seulement l’hy-
« pothèse dérivée de cette idée que les animaux formeraient une série
« continue, ne sont plus admissibles aujourd’hui, mais une série unique,
« unitaire, ne peut suffire non plus sous un autre point de vue à l’exa-
« men des rapports naturels des êtres, etc. » (Isid. Geoffroy Saint-Hilaire,
comptes-rendus de l’Académie des Seiences, t. 2 0 , p. 7 6 0 .)
C’est, frappé de cette imperfection des classifications, que M. Isid. Geofsidé
à la recherche des lois qui président à la distribution
des êtres à la surface du globe. En voyant,
entre les tropiques, re splendir des myriades d ’insectes,
d ’oiseaux aux brillantes couleurs, on a ai.lri-
bné cet éclat, cette abondance au grand développement
de la chaleur et de la lumière; mais dans ces
mêmes climats, à côté de ces êtres brillants, il y en
a d ’autres, et en plus grand nombre encore, qui sont
ternes et obscurs; certains genres seulement sont
doués de brillantes parures q u ’on retrouve dans tontes
leurs espèces, soit q u ’elles habitent les climats to rrides
ou tempérés. C’est ainsi, pour n ’en citer q u ’un
exemple, que la nombreuse famille des perroquets se
retrouve, avec ses riches couleurs, dans les contrées
tempérées du détroit de Magellan et de la terre de
Van-Diémen. Les martins -pê cheurs présentent leurs
belles teintes vertes sous des climats bien différents.
Sans n ie r ici complètement les puissantes influences
de la lumière et de la chaleur, il est évident que, dans
la géographie zoologique,ces agents n ’ont point toute
l’importance qu’on leur attribue généralement.
La n a tu re a ses lois sans doute, rien n ’est jeté au
hasard ; ces lois sont et doivent être immuable s , leu r
action s’exerce sans cesse su r tout ce qui ex is te , et
elles sont d ’autant plus admirables q u ’elles ne paraissent
point soumises à ces limites uniformes et ré g u -
froy Saint-Hilaire a cherché à y remédier en proposant sa classification
parallélique déjà appliquée avec succès aux mammifères, aux oiseaux»
aux reptiles, et qui le sera sans aucun doute avec le même bonheur aux
autres classes de la zoologie.