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270 VOYAGE AU POLE SUD.
frisées dont le bo u t était ro u g e , ce qui peut ten ir de
leu r h abitude de les co u v rir de chaux dans certaines
c irconstances. Leurs yeux sont noirs, g ran d s e t pleins
de feu ; leu r nez est u n peu é p a té , leu r bouche est
g r a n d e , meublée de deux rangées de dents tr è s -
blanches ; les lobes des oreilles sont percés comme
à Taïti. »
ARCHIPEL TONGA, OU DES AMIS.
Dans l’arch ip el Tonga, nous avons visité les îles
Yavao et Lefouga, l’u ne des Hapaï. Les n a tu re ls sont
en tous points semblables à ceux de T o n g a , dont
Cook*, et depuis, d ’Urville , Quoy et Gaima rd , Lesson,
e t su rto u t Alariner, nous ont laissé les descriptions
les p lu s complètes e t les plus exactes.
Ils ne diffèrent n u llem en t de c eu x de Samoa; ils
ont les mêmes m oe u rs, les mêmes coutumes. L’usage
du kava est trè s -ré p a n d u chez ces deux peuples.
Les peuples polynésiens dont nous avons parlé
ju sq u ’i c i , con stru isen t leu rs cases à d’assez g ran d e s
««Leur corps est très-bien proportionné, et le contour de leurs membres
fort agréable ; ils sont cependant plus muscnleux que les Taïtiens. Leurs
traits qui ont de la douceur et de la grâce , diffèrent de ceux des Taïtiens
en ce qu’ils sont plus oblongs qu’arrondis, leur nez est aussi plus
aquilin et leurs lèvres moins grosses. O-maï et Hidi-bidi ( Taïtiens), trouvèrent,
d’abord, leur langage inintelligible, mais parvinrent bientôt; à
causer. » [Deuxième voyage de Cook).
« Ils ont des arcs et dcsflècbes qui semblent destinés seulement à leurs
plaisirs, à la cbasse des oiseaux par exemple, et non pas à tuer leurs ennemis.
Ils font fermenter en terre la pâte du fruit à pain. » ( Iroisièrne
voyage de Cook).
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ANTHROPOLOGIE. 271
distances les u n e s des au tre s, et disséminées çà et là
sous des massifs d’a rb re s. Il n ’en est p oint ainsi à Va-
vao e t dans les a u tre s îles de l’Archipel : les cases,
rassemblées dans le même e sp a c e , fo rm en t des villages
: des b a rriè re s de ro se au x et de bambous e n trelac
és les e n to u re n t et fo rm en t des ru e s étro ites.
Ce mode d ’habitation nous p a ra ît av o ir été em p ru n té
au x n o irs de Yili, leu rs voisins, do n t les villages sont
ainsi construits et en to u rés de mu railles de pierres.
In d ép en d am m en t de cette m an ière de b â tir, ils
le u r o n t encore em p ru n té plusieurs au tre s coutumes,
c e lle , p a r exemple de p o rte r la ch evelure en buisson
et de la ro u g ir avec de ia ch au x .
Toutes les armes des îles Tonga, telles q ue lan c e s,
c asse-tête s de diverses fo rm es, sculptés avec so in ,
viennent des îles Yili.
Nonobstant ces communications n om b reu ses en tre
les d eu x espèces, les tra c e s de mélanges n o u s ont
p a ru ex trêm em en t ra re s .
Une petite île , L ag u em b a , située en tre les deux
a rch ip els et peuplée à la fois de Yiliens et de T o n -
g a e n s , présente cependant quelques métis*. L’un
d ’e u x , le chef L a lc h ic a , demeura plu sieu rs jo u rs à
h o rd de VAstrolabe : il p ré sen ta it un mélange complet
des deux espèces ; sa co u leu r, fort rem a rq u ab le , était
u n b ru n ro u x ou ch o co lat, bien différente de celle
1 «Cependant l’île de Laguemba, située dans la partie orientale des îles
V i t i , est souvent fréquentée par les insulaires de Tonga et le sang s’y
trouve quelquefois mélangé. » [Zoologie du voyage de VAstrolabe, t. I",
page 38).
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