.1'.
I f " '
t : T':
'"t '
'■> ‘.m i ' ‘
' 'é
I ic:
wiï <
ih;
• miU:
i"}
llteF
148 VOYAGE AU POLE SLü.
elles répondent ordinairement à des différences d ’organisation
dans l’appareil vocal *.
L’analogie des c o u tume s , quoique offrant souvent
des moyens puissants d ’investigation, relativement à
la filiation, au mélange et à la consanguinité des races,
a besoin aussi dans son application de beaucoup de
prudence et de sûreté , car elle p o urra it devenir une
source d’erreurs . Des peuples voisins, quoique d ’espèces
d ifférentes, ont pu adopter mutuellement quelques
unes de leurs coutumes, sans pour cela se mé lange
r; c’est ainsi que les noirs des îles Yili ont
emprunté l’usage du kava aux Polynésiens, tandis que
les Polynésiens de Tikopia mâchent le bétel comme les
noirs océaniens, coutume que ces derniers tiennent
probablement des Aîalais. Nous pourrions citer une
foule d’exemples de ce genre.
Chez tous les peuples sauvages, les plus voisins de
l ’état de n a tu r e , la nécessité et les instincts ont dû
enfanter à peu près les mêmes objets nécessaires à
l ’existence. L’inslioct de la conservation, le besoin
de la défense leur a fait fabriquer des armes. Or, ces
a rme s d u ren t être nécessairement des massues de
bois d u r , des bâtons pointus et des pierres. Dans
u n état plus avancé, les bâtons pointus ou lances
fu ren t faits de manière à pom^oir être lancés; enfin
des combinaisons nouvelles vinrent aider la force
de l’h om m e , en créant l’arc et la fronde.
^ « M. Pereire a examiné attentivement le Taïtien Aotourou, et a reconnu
qu’il ne pouvait physiquement prononcer la plupart de nos consonnes
ni aucune de nos voyelles nasales. » {Voyage de Bougainvi l le . )
'fi
■n
.’'H
S’ils demeuraient près du rivage de la m e r , un
bâton flottant leur donna l’idée d’un c a n o t , et un
tronc d ’a rb re fut leu r première pirogue.
P o u r abattre les a rb re s , les travailler, fabriquer
leurs armes, ils se servaient du tranchant des coquilles
et des pierres les plus dures. La hache de pierre
se retrouve chez toutes les peuplades sauvages, depuis
les Caulois, nos a ïe u x , jusqu’à leurs antipodes
de l’Australie.
Le désir de la p a ru r e , l’amour des ornements est
généralement rép an d u chez lous les peuples, sauvages
ou civilisés. Colliers, bra c e le ts , boucles d’oreilles
se trouvent partout. Le tatouage s’observe même
chez les nations civilisées, et le nègre y supplée
p a r des incisions sur sa peau noire.
On doit donc apporter dans cette recherche la
plus grande circonspection.
t e l s sont les principaux caractères su r lesquels
reposent les divisions du genre humain. L’étude est
loin d ’en être complète. Aiais il n ’est pas douteux
qu’un examen plus attentif et des recherches plus
approfondies ne viennent leur donner un nouveau
degré de force et de préc is ion, et qu’on ne découvre
encore, dans la comparaison des squelettes, des
organes et de leurs fonctions, des différences caractéristiques.
Nous les examinerons de nouveau dans l’application
que nous en ferons aux espèces et aux races.
Aiais, auparavant, il ne nous paraît pas inutile de
jeter un coup d’oeil sur les diverses classifications