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344 VOYAGE AU POLE SUD.
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mites et qui domine dans toutes les îles designees
sous le nom d ’archipel de la Malaisie, ainsi que dans
les îles de la m e r du Sud, s ’é ten d an t depuis Madagasc
a r d ’un côté ju sq u ’à l’île de Pâques de l’a u tre , dans
u n espace de 200 degrés pleins en longitude*.»
Tandis que ces langues p a ra issen t ê tre restées p u res
dans la Polynésie, elles se sont altéré es dans quelques
p a rties de la Malaisie, p a r le mélange de mois indous,
arabes, etc. Ainsi le kawi, langue savante ou sacrée
de Jav a , c o n tien t, suivant M. D u la u rie r, six mots
d ’origine indoue su r dix". « A côté du kawi, dit ce
savant linguiste, est le h au t-jav a n a is, dans lequel se
tro u v en t aussi des mots san sk rits; et au-dessous, su r
cette échelle linguistique, se place le langage populaire
ou b a s-jav an a is, qui s’éloigne d ’au lan t plus de
la source indoue, et conserve plus fidèlement le type
océanien primitif, que l’on descend plus av an t dans
les classes de la na tio n qui o n t été moins exposées
au contact de l ’é tran g er.
« S’il est vrai que l’identité des formes g ram m aticales,
in h é ren te à un principe métaphysique et ra d ical,
indique presque lou jo u rs, e n tre les idiomes où
celte ressemblance se produit et les peuples qui les
p a rle n t, la p ro v en an ce d ’une souche commune, il
faudra admettre que les nations océaniennes, dont
la gram m aire est formée d ’après u n type analogue,
« Marsden, As ia t i c researches, t. IV, p. 223.
* « Ne semblerait-il pas d’après cela que le kawi doive être classé dans
la famille des langues de l’Inde ? eh bien ! nullement, sa grammaire prouve
incontestablement qu’il appartient à la famille océanienne. (Ed. Dulaurier,
mém. cité).
descendent d ’une race u n iq u e qui, modifiée p a r les
iniluences du climat et du sol, a donné n a issan ce ,
dans celte p a rtie du m o n d e , à cinq varié té s p rin cipales.
»
Ainsi, les carac tère s zoologiques, les religions, les
m oe u rs e lle s coutumes, e t,d e plus, l’analogie des lang
u e s , p ro u v e n ll’identité des Malais et des P olynésiens.
Plusieurs au teu rs ont assimilé les Aîalais aux Chinois,
et o n t donné de ces peuples des descriptions
qui sembleraient co n firm er cette opinion. Yoici ce
qui a donné lieu à cette e r r e u r : dans presque toutes
les îles de la Alalaisie, il existe u n campong ou q u a rtie
r chinois, espèce de colonie dont les p rem iers h ab
itan ts, émigrés de la Chine, se choisirent des compagnes
p a rm i les Malais, au milieu desquels ils v in ren t
s ’im p lan te r. Leurs descendants sont donc des m é lis,
ex trêm em en t n om b reu x , dont la physionomie p a rticipe
du Aîalais e t du Chinois, et qui se p e rp é tu en t en
n ’épousant p a r la suite que des filles de le u r caste.
Dans p lusieurs lieux, ces mélis forment la plus grande
pa rtie de la population dite chinoise, et constituent
u n peuple qui conserve les m oe u r s , les vêtements
de ses an cê tre s ch in o is, et est considéré comme tel
p a r toutes les nations.
S u r quelques points, les Aîalais se sont alliés avec
l’espèce nègre, à Timor, p a r exemple, et dans quelques
petites îles voisines de la Nouvelle-Guinée.
Nous rep a rlero n s de ces métis en tra ita n t de la race
n o ire. Dans les lieux où ils avoisinent celte espèce, ils
o n t em p ru n té quelques-unes de ses coutumes.