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118 VOYAGE AU POLE SUD,
ces établissements; en dernier lieu, examiner si les
races de Tbistoire occupent encore aujourd’hui les
mêmes lieux qu’autrefois.
Dans la conquête d’un p a y s , les vainqueurs sont
ordinairement moins nombreux que les va incus ; ce
n ’est point un peuple qui marche à la conquête d ’un
a u t r e , mais seulement les guerriers d’une n a t io n ,
c’e s t-à -d ire le plus petit nombre. Le vainqueur dicte
des lois, perçoit des trib u ts , réduit à l’esciavage les
peuples vaincus; mais ces de rnie rs , quoique ayant
pe rdu leur nom, lenr nationalité, f fen subsistent pas
moins ; ils sont toujours ce qu ils étaient, soit dans le
territoire q u’ils occupaient, soit qu’ils aient élé trans portés
a illeu r s ; et, s’ils sont pîus nondjreiix, ils imposent
même à la longue leurs coutumes et leur langage
aux vainqueurs, et, s’ils s’allient avec eux, ils
peuvent même modifier leur type.
Cependant, la plupart du leinps, les alliances sont
peu fréquentes entre vainqueurs et vaincus ; le peuple
conquérant quitte le pays conquis pour aller plus
loin; et quelle différence numérique n ’y a - t - i l pas
d’une armée à u n peuple! Une armée de cent mille
hommes peut conquérir et imposer des lois à une
contrée qui comptera plusieurs millions d’habitants.
Pour qu’il y ait mélange, il faut donc une imp la n tation
su r le sol de la race dominatrice, et im séjour
prolongé. C’est ainsi qu’au midi de l’Espagne les
Arabes ont laissé remp re in te de leur type, et au nord
de la France, les peuples normands de race germanique.
On a trop regardé la guerre comme cause d ’altération
des races; c’est plutôt la paix qui favorise les
alliances et détermine les c roisemenls entre les peuples.
Examinons rapidement ce qui est ari ivé depuis
les temps historiques, voyons en quoi les plus grands
conquérants de l’histoire ont pu changer la physionomie
des peuples.
Une poignée de Pélasges vint en Italie fonder Rome :
peu à peu celte simple bourgade s’agrandit aux dépens
de ses voisins, augmente en puissance de siècle
en s iè c le , et ce petit ro y a um e , égalant à peine en
étendue un département de la France, finit par dicter
des lois au monde en tie r et à fonder le plus vaste
empire qui ait jamais existé.
Assurément, les fondateurs de Rome et ses armées,
au temps de sa puissance, n ’ont point changé le type
des peuples conquis, n ’ont point mélangé le sang des
Gaules avec celui de l’Afrique, le type de l’Italie avec
celui des Germains. Ils ont subjugué les peuples, mais
ces peuples sontre s tésce qu’ils étaient, ou a peu près.
Si quelque mé lan g e , quelque altération eut lieu ,
ce fut seulement après la conquête, lorsqu’ils fondaient
des colonies et q u ’ils résidaient sur le sol
conquis, pendant u n espace de temps plus ou moins
long. Encore ces colonies, celles de la Gaule, par
exemple, étaient faites par la race vaincue et envahie.
Un lieutenant, avec quelques troupes , suffisait pour
dominer la population, bâtissait des villes, traçait
des routes, mais ne changeait point la physionomie
de la race.
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