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Ces îles présentent cependant un caractère particulier
et d’une grande importance ethnographique;
depuis bientôt deux siècles, elles sont devenues colonies
espagnoles ; il est important de déterminer
quelles modifications la civilisation et les croisements
ont pu apporter parmi ce peuple.
Les anciennes relations nous le représentent
comme tout à fait semblable aux Polynésiens orientaux.
« Ces insulaires, dit le père Le Cobien, sont
basanés ; mais leur teint est d’un brun plus clair que
celui des habitants des Philippines. Ils sont plus forts
et plus robustes que les Européens. Leur taille est
haute et leur corps bien proportionné ; quoiqu’ils se
nourrissent de fruits et de poissons, ils ont tant d’embonpoint
qu’ils en paraissent enflés... Il y a trois états
parmi ces peuples : la noblesse, le peuple et une condition
médiocre. »
« Les chefs, dit M. de Freycinet, qui a fait dans cet
île un assez long séjour*, avaient des formes athlétiques,
une corpulence énorme et une force bien supérieure
à celle des Européens. Leurs visages étaient
réguliers, quelquefois même gracieux, plutôt chez les
hommes que chez les femmes. Ils étaient souvent entièrement
nus. Les hommes portaient les cheveux
longs, ou noués derrière la tête, comme ceux des
femmes, ou bien se rasaient une partie de la tête, ne
laissant subsister que quelques touffes. Ils sé frottaient
le corps d’huile de coco, et portaient des ceintures
et des colliers de coquilles et d’écailles de tortue.
Les jeunes filles jouissaient de leur liberté. Il y
avait des sociétés de débauche nommées olüaos, analogues
aux arreoys de Taïti*.
Le salut par le frottement du nez, usité à la Nou-
yePe-Zélande, se retrouvait aux Mariannes. La religion
ressemblait à celle des Carolins; ils croyaient à
des esprits nommés aioutis. Des jongleurs ou sorciers
avaient sur eux une grande influence. Aux funérailles,
suivant le P. Le Gobien, ils se contentaient,
comme à Hawaï, de témoigner leur douleur par des
démonstrations bruyantes, et les ossements restaient
dans les maisons, ou étaient mis dans des cavernes.
Ils avaient des jeux, des danses et des représentations
scéniques. Leurs instruments de musique étaient le
tamtam, une flûte à nez en bambou, et la conque de
guerre. Ils étaient aussi habiles en navigation que les
Carolins, et leurs praos étaient les mêmes. Les combats
étaient fréquents parmi eux ; leurs armes étaient
la fronde, la lance, le bâton à deux bouts et le casse-
téte. Ils en venaient aux mains avec la plupart des
navigateurs qui les visitaient avant l’occupation espagnole
; et on sait tout ce qu’il fallut de combats
pour les soumettre entièrement.
Leur nourriture se composait de poissons, de fruits
1 La société des Arreoys est ce qu’il y a de plus singulier dans les
moeurs d’Otaïti; or, le P. Le Gobien nous apprend qu’il existe une pareille
société aux îles des Larrons ; il dit : «Les Urritoys sont parmi eux les
jeunes gens qui vivent avec des maîtresses, sans vouloir s’engager dans
les liens du mariage. {Note du troisième voyage de Gook, t. I l, p. 296).
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