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p e u p la d e s , les idées religieuses dépassent peu celles
de la Polynésie.
« Parmi les Jav an a is, dit M. Dulaurier*, les doctrin
e s de Alahomet se rép a n d iren t trè s -le n tem e n t,
e t a u jo u rd ’hui même, depuis q u atre siècles q u ’elles
leu r sont co n n u e s, elles n ’o n t p én étré que d ’une
m an iè re trè s -su p e riic ie lle dans les habitudes de le u r
vie in tim e. »
Dans l’excellent mémoire du savant professeur que
nous venons de c ite r, se trouve encore u ne ap p ré c ia tion
p a rfa item en t ju ste e t exacte de la religion p rim itive
des Malais et des Polynésiens. « L’ad o ra tio n des
o b je ts, y e s t-il d i t , q u i, dans l’u n iv e rs , frap p en t
la vue de l’h om m e , et des grands phénomènes de
la n a tu r e , cette forme de p anthéisme si simple et
qui se retro u v e chez tous les peuples p r im itif s ,
p a ra ît avoir été la base du système religieux des
an cien n e s n a tio n s océaniennes. Les Malais et les
J a v a n a is , quoique professant depuis plus de d ix -
h u it siècles des croyances é tran g ère s, ont foi encore
au jo u rd ’hui à plusieurs de leurs vieilles divinités
nationales. Ce sont celles que les adorations du v u lgaire
avaient consacrées Les Malais c roient que
des esprits h ab iten t les a ir s , les bois e t les e a u x ,
e t ex ercen t su r l’homme u ne influence malfaisante.
Dans l’opinion des J a v a n a is , à chaque classe d ’obje
ts dans la n a tu re est attachée u ne divinité spéciale
A cette civilisation des races océaniennes
« Mémoire cité.
primitives succéda, dans l’archipel d Asie, celle que
l’Inde vint plus tard leu r im p o se r...»
En nous r é s um a n t, nous voyons, dans des temps
re cu lé s , les Malais au même degré de civilisation que
les P olynésiens, e t m en a n t le même genre de vie.
L’in tro d u c tio n du b o u d h ism e , puis de l’islamisme
vin t les tire r de cet é ta t, e t, p en d an t quelque temps,
la civilisation sembla faire de rapides pro g rès, quoique
bornée cependant à la p re sq u ’île de Malacca, à
l ’île de Java et de S um a tra . C’est de cette époque que
d a te n t les éléments de poesie, d ’a rt et de litté ra tu re ,
dont il reste encore quelques vestiges. Mais plus la rd
l’occupation de ces contrées p a r les P o rtu g a is , les
Hollandais et les E sp ag n o ls, e n réd u isan t les habita
n ts , p o u r ainsi d ire , en esclavage, éteignit en eux
to u t p ro g rè s , la civilisation alla en déclinant, et aujo
u rd ’h u i, ainsi que nous l’avons v u , ils sont plongés
dans la barb a rie.
Nous avons m o n tré que les Malais é taient semblables
aux Polynésiens p a r les traits du visage, et q u ’ils
l’é taient aussi p a r leu r religion, leu rs m oe u rs et leu rs
coutumes. La comparaison des langues apporte une
p reu v e é clatante à cette d é termination.
Tous les ethnographes o n t ran g é dans u n e même
famille les langues de la Malaisie et de la Polynésie.
In d ép en d am m en t d’une grande similitude de mots,
elles se ressemblent encore p a r leu rs formes grammaticales.
Suivant M. Marsden : « Le malais est une b ranche
ou dialecte d’u n langage rép an d u dans de vastes li