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contrés avec d ’antres espèces très-voisines ; des accouplements
ont eu lieu, et de nouveaux types ont été
pi'oduiis, q u i , s’alliant aux souches p r imitiv e s , les
ont peu h peu altérées par une succession de mé langes.
Afin de faciliter nos recherches su r ce sujet, nous
diviserons tous les animaux domestiques en deux
classes : dans la premièi-e, nous rangerons ceux
qu’on peut supposer pu rs de tout mélange et descendant
d’un type unique; dans la deuxième, au contraire,
ceux qui nous paraissent devoir leur origine à plusieurs
types distincts *.
Parmi les animaux de la première division, se pré sentent
d’abord ceux du Nouveau-Monde; c eu x -c i,
n ’ayant point p a rcouru la te rre à la suite de l’homme,
nous oiïViront tonie la pureté désirable. Dans l’iViné-
rique méridionale, nous trouvons le lama : lors de la
conquête, il était réduit en domesticité, et sans doule
depuis plusieurs siècles. De nos jours, le lama d o mestique
est identique au lama sau v ag e , seulement
la domesticité, c’est-h-dii’e la perversion de toutes les
habitudes de ranima i h l’état sauvage, telle que la s ta tion
forcée dans des lieux humides et obscurs, etc., détermine
chez lui quelques variations dans la stature,
ainsi que des cas d ’aibinisme et de mélanisme", qui
1 II est à remarquer que les animaux domestiques qui sont partout les
mêmes, ou qui oiTrent peu de varióles, appartiennent, en gênerai, à des
genres dont les espèces sont peu nombreuses. Le contraire a lieu pour les
genres nombreux en espèces.
2 Ces cas se irouvcn! quelquefois à l’élat sauvage.
se sont perpétués par la g é n é ra t io n , et produisent
des individus plus ou moins mélangés de noir et de
blanc.
Dans l’Amérique du n o rd , le bison remplace le
boeuf de nos co n tré e s ; il n ’a nullemenl dégénéré de
ses frères sauvages qui, à quelques pas de lui, peuplent
les forêts. Déjà, cependant, il nous présente
des métis; il s’est allié avec notre boeuf importé dans
ces contrées.
En Pe rse , dans rAsie-Aiineure, en Afrique, nous
trouvons le chameau et le d romada ire ; ces animaux
sont les mêmes dans ces divers lieux et n ’ofïrent
point de variétés notables.
Dans l’Inde, l’éléphant est réduit en domesticité
depuis une haute an tiq u ité ; il s’est conservé p u r ' .
Dans les mêmes contrées, se voit le buffle sauvage, assemblé
en grandes troupes comme le bison d’Amér
iq u e ; et, près des cités, se trouvent aussi des troupeaux
de buffles soumis et esclaves. Là, coinnie a
l’élat sauvage, ils se vautrent dans les marécages, et
ont conservé leurs moeurs et leurs caraclèi’cs a travers
les siècles et les climats; car depuis le vu” siècle, où
ils ont été transportés en Grèce et en Sicile, ils n ’ont
point c h a n g é .—-Nous citerons aussi, avec Pallas,
« le renne qui, seul dans sa plage arctique, et ne pouvant
subsister ailleurs, est resté une race pure qui n a
presque point dégénéré dans 1 étal doinestifjue. On
pourrait aussi melire de ce nombre îe chat, dont les
5 L’acconplcment cependant n’a point lieu en (lomesiicilé.