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Ell général, chez les différentes races d ’hommes,
on rema rque peu d ’imiformité dans la taille.
« Des hommes de grande taille ont inondé la
« F r a n c e , l’I ta lie , l’E sp ag n e , e tc . , et cependant
« l’homme y est en général de taille médiocre. Ne
« serait-il point possible, dit M. Gerdy *, que le climat
« n ’agît point de la même manière sur des hommes
« d ’espèces ou seulement de variétés différentes? C’est
« là, je crois, ce qui existe ; ainsi les blonds g ran d is -
« sent dans les pays froids, se rapetissent dans les
« pays chauds. »
Plus bas il ajoute : « En résumé , les blancs sont
«les seuls su r lesquels le climat paraisse avoir une
«influence évidente; il bru n it momentanément leur
« peau, raccourcit leur taille dans les pays chauds,
« fonce la couleur des cheveux blonds. »
Ces hypothèses peuvent être fort ingénieuses, mais
elles ne sont nullement p rouvées, et ne reposent sur
aucune observation suivie.
P o u r que le croisement entre les ba rba re s de
grande taille et les premiers habitants de la Gaule et
de l’Espagne eût pu produire des hommes de baute
s ta ture , il aura it fallu que les barbares fussent bien
plus nombreux que les peuples qu’ils venaient soume
ttre ; c’est ce qui n ’avait point lieu.
ont la voix grêle. Il y a une différence très-sensible entre la couleur basanée
des Laponnes et le teint de roses et de lys qui est commun aux
Norvégiennes. Ces deux faits ne s’accordent pas fort bien avec le système
de certains auteurs qui ne voient partout que l’influence des climats. »
(Malte-Erun, Géographie, tome 1", page 543.)
1 Traité de Physiologie.
Or, le plus petit nombre ne donne point son empreinte
au plus grand. Il en est de même pour la couleur
des cheveux ; le mélange d’un petit nombre
d ’hommes blonds avec u n grand nombre de bruns a
produit des c h â ta in s ; ,le blond se rep ro d u it aussi
quelquefois, mais d ’une manière sporadique.
Ainsi donc, si des hommes de g rande taille, à cheveux
blonds, ont envahi la Gaule, l’Italie, l’Espagne,
leurs caractères se s o n t , p our ainsi d i r e , effacés
et comme fondus dans la masse générale des peuples
conquis. Il est inutile d ’expliquer l’absence de ces
caractères pa r l’iniluence du climat. Rien d ’ailleurs
ne la fait même soupçonner.
D’après les exemples que nous avons cités, et q u ’il
nous aurait été facile de mulliplier, on voit que le
climat n ’a aucune influence sur la couleur de la peau,
la na ture des cheveux, tous les caractères superficiels,
en un mot, qui distinguent et différencient les divers
peuples du globe; à plus forte raison n ’en aiira-t-il
point sur les caractères intimes et profonds de l’organisation,
les différences et les formes si marquées
du squelette, du crâne et du visage.
Pour expliquer ces contrastes si tranchés, voici ce
qu’a imaginé Volney * : « Les nègres é tant continuel-
« lement obligés, lorsqu’ils sont exposés aux rayons
« d ’un soleil brûlant, de cligner les yeux, de plisser
« et de contra cter leurs joues et leurs lèvres, cette
« habitude constante a imprimé à leur physionomie
* Voyage en Afrique.