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Aiais il n en est point ains i; le type national est
si tran ch é , si d is tin c t, que les personnes même
les moins éclairées, distinguent au premier abord
un Français d’un Allemand, un Espagnol d ’un Anglais.
En admettant une fusion de toutes les espèces qui
ont parcouru à différentes époques le sol de l’Europe,
il faudrait aussi adme ttre l’anéantissement des différents
ty p e s , de ces types que Blumenbach appelle
caractères nationaux, et ponr rexplication desquels
les influences du climat et du genre de vie lui paraissent
insuffisantes, ainsi que nous l’avons dit plus
haut.
Tous les historiens de l’antiquité assignent aux
différentes nations une physionomie, un ensemble de
traits particulier qui les faisait distinguer des nations
voisines, malgré la grande diversité des visages chez
la même nation.
Hippocrate avait observé que les Scythes étaient
tous semblables entre eux , autant q u ’ils différaient
des autres peuples. Il dit aussi : « La chaleur u n iforme
et constante du climat d ’Egypte, faisait aussi
de tous les Egytiens, des familles qui se ressemblaient
entièrement *. »
« Ces formes nationales du visage, dit Blumenbach,
appartiennent à chaque variété de l’espèce humaine,
quelquefois même à chaque province, et forment un
caractère distinctif. » il cite h ce sujet une observa-
1 Uipp., De aer, aq, et /oc., sect, ix, p. 120.
lion faite pa r Libavius, il y a plus de deux siècles * :
« Dans la Thuringe, la Saxe, laS o u ab e , et presque
« dans chaque bourg, les habitants ont une physio-
« nomie qui leur est p ro p r e , de manière qu’avec
« de l’attention peu s’en faut qu’à la vue seule on
« ne parvienne à dire à chaque personne quel est son
« pays *. )»
Une preuve manifeste de îa persistance du type se
trouve chez le peuple grec.
Quelques auteurs ont pensé que les artistes grecs
avaient donné à leurs statues u n angle facial de
cent degrés, parce qu’ils avaient remarqué le r a p port
de Tintelligence avec le développement du
c râne.
D’après AI. Gerdy, les Grecs n ’aura ient donné cette
saillie au front, que parce que cette forme leur plaisait
davantage. C’e s t, d it- il, le résulta t d’un caprice
du goût, de la mode.
Pour nous, qui avons été à même d’examiner les
Grecs dans leu r p a t r ie , nous sommes convaincus
qu’ils n ’ont fait que reproduire îe type qu’ils avaient
sous les yeux, leur propre type en un mot.
Chez les Grecs, îe front est d ro it, bas, le nez également
droit se continue avec 1e front sans dépression
à sa racine. De là, le développement de l’angîc facial.
Ces caractères de physionomie que présentent les
Grecs de nos jours, se retrouvent su r leurs statues et
1 Libavins, De Æthîopibus vh'qi l îani s s inguiar imi , t. IV, p. 659.
3 Blumenbach, ouvr. cit., p. 191.
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