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qui découpent cette terre , des coquillages en abondance
, des phoques, des manchots et enfin des b r a n chages
et du bois pour construire leurs cabanes et
faire cuire leurs aliments.
Les premiers navigateurs ont donné à la taille des
Patagons des proportions exagérées ; doit-on les accuser
de mauvaise foi? Nous ne le pensons pas, car
alors il faudrait mettre en doule la plupart des faits
qu’ils avancent sur d ’autres points. Il est à reraaquer,
au c o n tra ire , que les descriptions qu’ils font des
coutume s , des m oe u r s , des vêlements de ces peuple
s , sont de la plus grande exactitude. La cause de
leur e rreu r v ient de ce qu’ils ont jugé sur l’apparence,
et ont évalué approximativement, sans se donner
la peine de prendre des m esures exactes. Celte e rreu r
est si facile qu’elle a élé commise depuis par plusieurs
voyageurs éclairés, et que nous-même et tous les officiers
de l’expédition, quoique prévenus contre les
exagérations de nos prédécesseurs, nous avons toujours
jugé la taille des Patagons de beaucoup supérieure
à ce qu’elle était en léalité '.
Ce qui les fait paraître si grands au premier abord,'
c’est leur corpulence, leur large poitrine, la grosseur
de leurs membres", et de plus les longs manteaux
1 « M. Dumoutier, partageant l’illusion commune, l’avait cru (le chef
Konger) bien plus grand que moi, mais une mesure exacte le désabusa en
lui prouvant que le sauvage avait, au contraire, 7 ou 8 mill. de moins. »
(D’Urville, Voij. au pôle sud, t. I".)
« Mon premier soin en arrivant à terre fut de mesurer le plus grand
des Patagons qui se trouvaient à la plage, et je fus fort élonné de ne lui
trouver que I^So de hauteur. » (M. de Montravel, note du t. I", p. 268.)
2 (( Ce qui m’a frappé d’abord en eux, c’est leur énorme carrure, leur
de peaux qui les couvrent de la tête aux pieds.
Ou conçoit, h la rigueur, qu’un homme de six pieds,
gros à proportion et affublé de la sorte, puisse paraître
, de loin, surtout s’il est isolé sur une élévation,
beaucoup plus grand qu’il ne l’est en réalité *.
Cependant, nous devons dire a u s s i , sans accuser,
ainsi que l’ont fait quelques auteurs , les navigateurs
d’une nation d ’être plus portés à l’exagération que
d’au tre s , qu’il règne en général dans les récits des
premiers voyages de découvertes une exagération
et, en même temps, une crédulité et une naïveté qui
ne doivent point surprendre chez des hommes qui,
ne connaissant rien de ce qui pouvait se présenter à
eux, étaient disposés à admettre les phénomènes les
plus extraordinaires; et dont l’imagination surexcitée
ne se figurait, dans les contrées nouvelles, que r ichesses
et merveilles.
Et ce qui le prouve bien, c’est qu’à côté de détails
naïfs et pleins de v é r i té , on trouve des exagérations
dont la haute taille des Patagons n ’est pas la plus
extraordinaire , et-qu’il faut reléguer, avec tant d ’autres
merveilles, dans les temps fabuleux de l’histoire
des voyages.
Le premier navire qui traversa le détroit fut celui
de Magellan ou Magallanes, en 1519. L’italien Pigabivge
et grosse tôle et leurs membres épais et vigoureux. » (M. Dubouzet,
Voy. aupóle sud, t. I", p. 262.)
1 « Nous vîmes sur celte terre de Fogue ou del Fuego un homme d’une
très-grande taille, qui se montra plusieurs fois, montant quelquefois sur
une colline ou sur une montagne pour nous voir. » (Voy. de G. Spilberg
en 1614.)
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