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ces deux espèces, il faut nécessairement une perversion
de l’impulsion génératrice, qu’elle soit causée
par des circonstances analogues à celles que nous
avons signalées chez les animaux, ou bien par la débauche,
si contraire aux lois de la nature.
Mais cet accouplement des deux espèces nègre et
caucasique, qui, dans le genre humain est le plus notable,
n ’est-il pas dû au hasard ? Sans cette exploitation
honteuse d’une partie du genre humain par l’autre,
où en seraient ces croisements qui jouent un si
grand rôle en anthropologie? Ils seraient nuls, ou à
peu près, de même qu’à la Nouvelle-Hollande entre
les Européens et les indigènes.
Un métis est donc un être anormal, monstrueux,
qui persiste sous i’iniluence des conditions qui ont
présidé à sa création, mais qui doit s’éteindre nécessairement
lorsque ces mêmes conditions viennent à
lui manquer.
En voyant dans nos colonies une population de mulâtres
se produire et se renouveler sans cesse, on n ’a
point songé à mettre en doule leur fécondilé ; elle est
très-bornée cependant. D’un côté, les mulâtres disparaissent
à chaque instant dans l’une ou l’autre des
espèces-mères, et si les accouplements avaient lieu
consiamment entre eu x , ils ne tarderaient pas à
s’éteindre.
Dans une colonie, c’est-à-dire une île ou une partie
du continent, d’une médiocre étendue, peuplée
de nègres et de blancs depuis plusieurs siècles, la
plus grande partie de la population devrait être composée
de mulâtres ; car indépendamment cle leur
union entre eux et de leur fécondité relative, de nouveaux
métis sont sans cesse produits par l’union des
deux espèces blanche et noire. Or, comme le pîus
grand nombre imprime nécessairement au plus petit
ses formes et ses caractères, à la longue il ne devrait
plus y avoir que des mulâtres ; car d’après îe principe
de l’unité de l’espèce humaine, le mulâtre appartient
à une espèce, dont le noir et le blanc ne
sont eux-mêmes que des variétés, il doit avoir les
mêmes privilèges, la même puissance que ces derniers,
et loin de se fondre parmi eux, il devrait
au contraire les absorber s’il les surpassait en
nombre.
Or, il n’en est pas ainsi, et quel que soit le nombre
des mulâtres aux colonies, la prédominance des espèces
nègre et caucasique n ’est pas moins certaine.
De plus, si les circonstances qui ont amené le grand
nombre des mulâtres venaient à changer, on en verrait
bientôt îe nombre diminuer progressivement et
finir par disparaître entièrement.
Dans les premiers temps des colonies, de nombreux
métis ont été produits par le mélange des deux
espèces ci-dessus avec une troisième, la race américaine
de l’espèce mongole. Depuis cette époque, les
Américains ont disparu, soit que, fuyant le contact
de la civilisation, ils se soient réfugiés sur le continent,
on qu’ils aient été détruits par les guerres ou
les maladies.
Que sont devenus ces métis? Formenl-ils mainte