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232 VOYAGE AU POLE SUD.
même aux Marquises et d ans p lusieurs au tre s îles polynésiennes.
« S u r le rivage de l’île de Pâques, d’é n
o rm e s ro ch e rs o n t été taillés e t re p ré se n te n t des figu
res gigantesques; su r d ’au tre s points d e fO c é a n ie ,
en tre au tre s à l’île Ualan, o n v o itd e s mu railles formées
de hlocs énormes, do n t l’existence est u n problème
p o u r les navigateurs. Ne re tro u v e -t-o n point Ihla trace
de ces constructions cyclopéennes qui co u vrent le sol
des d eux Amériques? De même que les Américains,
les Polynésiens ont l’amour des o rn em en ts ; ils se
peignent de couleurs v iv e s , se ta to u e n t, s’épilent
avec s o in , se ra s e n t la tête en p a r t i e , p erforent et
distendent le lobe de l ’oreille et y suspendent de
lourds o rnements. A Ualan, les indigènes se co u v ren t
la lèvre in fé rieu re d ’u ne coquille , coutume q u ’on
retro u v e su r la côte N .-O . d’Amérique; le v êtement
des chefs de T a ïti, appelé tipoiita, est le poncho des
Araucans.
« Enfin, ces deux peuples sont g u e rrie rs , a n th ro pophages;
ils se se rv en t des mêmes a rm e s , lances,
c a ss e -tê te s, flèches, etc. La chevelure des ennemis
est le trophée de le u r victoire.
« Ce rte s, toutes ces analogies que je présente sans
o rd re , et dont il me serait facile d ’augmenter le n om bre,
ne peuvent ê tre l’eifet du ha sard .
« Beaucoup de savants ch e rch en t dans l’analogie
des langues,Tes preuves des rap p o rts des ra c e s ; or,
les langues polynésiennes n ’o n t ju sq u ’ici présente
avec les langues améric aines que des rap p o rts éloignés.
Cependant u n savant ethnologue, M. d ’Eichtal,
ANTHROPOLOGIE. 233
vient, dans u n in té re s san t mémoire*, de m o n tre r des
analogies en tre le polynésien et plusieurs langues
américaines. Mais, q u an d même ces ressemblances
de mots n ’ex iste raien t pas , les langues de l’Amérique
elle-mêmes sont innombrables et diffèrent profo
n d émen t e n tre elles; elles n e se ressemblent que
p a r les formes grammaticales, qui sont d’u ne grande
s im p lic ité , de même que chez les Polynésiens. J ’a jo
u te rai que toutes les langues de l’Amérique sont
loin d ’ê tre connues, et p e u t-ê tre quelque jo u r, tro u -
v e r a - t- o n , dans quelque dialecte ig n o ré , l’origine
de la langue polynésienne. »
Ainsi, l’Anthropologie mo n tre p a r l’étude des cara
c tè re s zoologiques, les liens de [parenté qui u n issent
toutes ces peuplades du Nouveau-Continent et
des nombreuses îles de la P o ly n é sie, e t en forment
u n grand peuple.
Ces déterminations positives doivent ê tre le point
de départ de l ’Ethnologie. C’est m a in ten an t à cette
science de nous m o n tre r p a r la comparaison des langues,
des m oe u rs, des co u tum es; p a r l’étude ap p ro fondie
des ru in es éparses çà et l à , des vestiges de
l ’h isto ire et des tra d itio n s , les liens qui u n ire n t autrefois
ces p eu p les, leu r o rig in e , leu rs migrations,
le u r apogée et le u r décadence en civilisation.
1 Etudes sur l’histoire primi t iv e des races océaniennes et américaines.
par G. d’Eichthal, 4845.
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