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368 VOYAGE AU POLE SUD.
(les naturelscle Dorei, cle W aigiou, de B oni, de Rawak,
et ces descriptions m o n tre n t qu’en effet les Papous
ap p a rtien n en t bien à la race mélanienne.
AIM. Quoy et Gaimard signalèrent les p rem iers
l’existence de métis ou h y b rid es n ég ro -m a la is au
milieu des P ap o u s, su r les petites îles Rawak et
AAriaigiou. Le voisinage des Aîalais, qui v ien n en t ju sque
dans ces lieux p é ch e r le trip an g et échanger les
oiseaux de Pa rad is préparés p a r les n a tu re ls, ren d
compte de ce fait trè s -n a tu re l et n u llem en t e x tra o rd
in a ire .
Cependant, ce fait si simple a été in te rp ré té d ’uoe
étran g e manière. Des a u teu rs qui, sans doute, n ’avaient
point fai t les recherches n é c e ssa ire s, en ont conclu
que tous les h ab itan ts de la Nouveile-Guinée, les
Papous, en général, é ta ien t une race hybride.
De Là, les dénominations d’espèce papoue, p a r
AL Desmoulins, de race papoue intermédiaire {espèce
neptunienne), p a r AL Bory de Saint-Yincent.
Ces e rre u rs se sont propagées, et au jo u rd ’h u i, le
nom de Papous est, p o u r ainsi d ire, synonyme de
mélis négro-malais.
Il importe d’effacer de semblables e rre u rs , q u i, en
s’acc réd itan t, jetten t dans la science une confusion
déplorable.
Tous les h ab itan ts du littoral de la Nouvelle-Guinée
visités ju sq u ’à présen t ap p a rtie n n en t à la race mélan
ie n n e ; seulement, sur quelques petites îles rap p ro -
« Voyage de TUranie.
chées de la Malaisie, on trouve au milieu d ’eu x quelques
métis, qu’on doit se co n ten te r de noter; car leu r
existence au milieu de ces p euplades est de peu d ’im p
o rtan c e, le u r n om b re est va riab le , leurs c arac tère s
sont fugitifs, e t p eu t-ê tre , d isp a ra îtro n t-ils quelque
jo u r, en se fondant, soit dans la race mélan ien n e,
soit dans la race malaise.
Au re s te , ces métis négro-malais n ’existent pas seu lem
en t dans la Nouvelle-Guinée : on en ren c o n tre su r
p lu sieu rs îles de la Malaisie, dont l’in té rie u r fut habité
p a r des noirs. Ainsi, à Ombaï, à Timor, il est facile de
d istin g u e r d an s la population malaise des traces n om b
reu se s de sang m élanien.
Les Arfakis ou Harfours, qui v iv en t su r les m o n ta gnes
de la Nouvelle-Guinée, à peu de distance du litto
ra l, e t qui sont souvent en g u e rre avec les Papous,
so n t id en tiq u em en t de la même race que ces d e rn ie rs.
Ils ont été visités à Dorei p a r MAL Lesson et d ’Urville*.
Le nom de Papou est donc synonyme de Alélanien.
Nous avons visité q u e lq u e s-u n s de ces Papous à la
baie L ombo, su r la côte ouest de la Nouvelle-Guinée.
Ils sont de médiocre sta tu re , d ’u n n o ir fuligineux ;
leu rs cheveux laineux sont en grosse touffe. Ils sont
n u s , à l’exception d ’u n m aro . Ils avaient quelques
pirogues à double b alan cier. Une seule case, élevée
su r des pieux se tro u v a it à une c e rta in e d istan c e du
rivage.
Nous ne vîmes que trè s -p e u de ces n a tu re ls, qui
« Voyez à ce sujet la Zoologie du voyage de la Coquille et le Voyage
pi ttoresque autour du monde de d’U n ille . c
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