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venaient auprès cle nos navires et disparaissaient ensuite
au milieu de la forêt. Quelques-uns étaient a r més
d’arcs de bajubou et de longues flèches barbelées.
En longeant la côte de la Louisiade, nous vîmes
plusieurs naturels dans leurs pirogues, par le travers
du cul-de-sac de l’Orangerie. Ils étaient d’un noir
foncé, avaient les cheveux crépus et les jambes grêles.
Ils étaient d’une taille ordinaire. Ils ne portaient point
de barbe.
Sur un autre point, plusieurs pirogues nous montrèrent
des hommes à cheveux laineux, dont la peau
était rougeâtre et assez claire. Ces naturels étaient
de grande taille; ils étaient entièrement nus.
Dans le détroit de ïo rrè s , nous fûmes plus heureux,
et nous pûmes examiner à noire aise une nombreuse
peuplade de ces habitants de la Nouvelle-
Guinée, réunis sur l’île Toud pour se livrer à la
pêche.
Ces naturels étaient grands, robustes, d’un noir
assez foncé et uniforme chez tous. Leurs traits n é-
taient point désagréables. Quelques-uns avaient le
visage allongé, le nez aquilin, les lèvres médiocrement
grosses et le front assez développé. On remarquait
chez la plupart un aplatissement assez considérable
de la partie postérieure de la tête. Leurs cheveux,
très-laineux, loin d’être divisés et de former
d’énormes coiffures, comme chez les autres Papous,
étaient, au contraire, réunis en petits cylindres et
pendaient de tous côtés comme autant de bouts de
corde.
Ces naturels nous ont paru industrieux. Ils possédaient
de grandes pirogues parfaitement faites et ornées
de sculptures, d’incrustations et de touffes de
plumes de casoar.
Ils avaient de longs arcs en bambou, semblables
à ceux que nous avions vus à la baie Lombo ri
L’un d ’entre eux portait une perruque ; nous ne
nous en aperçûmes que lorsqu’il l’ôta. C’était une calotte
de toile dans laquelle il avait introduit une multitude
de ces petites masses cylindriques qui composent
leur chevelure. Il ne fit point de difficulté de me
la donner pour une bagatelle.
AI. Coupvent avait déjà fait une semblable observation
sur l’île Aroub. Quel peut être l’usage de ces perruques
dans un climat chaud? Elles étaient couvertes
de vermine, et c’était sans doute un moyen de satisfaire
leur goût de phtirophagie.
Ils se couvrent la tête d ’une espèce d ’ocre rouge.
Les naturels que nous vîmes sur Fîle Aroub et, de
loin, sur d’autres îles du détroit de Torrès ne nous
parurent différer en rien de ceux-ci.
« Les naturels de Pile Toud vont entièrement n u s; leur peau e st noire,
leurs cheveux sont crépus, leurs formes g r ê le s; mieux constitués que le s
habitants de l ’A u stra lie , ils semblent aussi être plus industrieux et plus
entreprenants. Ils se font un tatouage en r e lie f, qui de ssine sur leurs
épaules des bourrelets charnus, disposés comme le s franges d’une épau-
lette. A côté de leur village, nous aperçûmes une trentaine de pirogues
sur la grève; l’une d’e lles avait plus de dix mètres de longeur; elle était
Creusée dans un seul arbre, évidemment étranger à la végétation de l’île ,
et qui p ro v en a it, sans doute, de la Nouvelle-Guinée. Toutes ces embarcations
étaient ornées de sculptures g r o ss iè r e s, la proue de l’une d’e lles
représentait un vieillard avec une longue barbe. » {Voyage au Pôle sud.
t. IX, p. 237.