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214 VOYAGE Ah POi.E SUD.
la description q u ’en a faite M. Gourdin : « Les h om mes
é taient moins grands e t avaient les tra its moins
rég u liers que ceux de l ’an tre trib u (les Patagons).
Cependant, le genre de figure é ta it à peu p rès le
même, sauf le nez moins aqniiin. Les femmes étaient
beaucoup plus petites, avaient le nez re tro u ssé , la
bouche g ran d e , avec les dents belles. Elles se peignent
aussi la figure comme les femmes de la p re mière
trib u ; j ’en vis plu sieu rs qui n ’avaient pas plus
de q u a tre pieds six ou h u it pouces de h a u t; ces femmes
me p a ru re n t av o ir peu de g orge; j ’en vis p lu sieu
rs qui allaitaient et qui n ’avaient, p o u r ainsi d ire ,
pas de sein.
« Les enfants téten t longtemps ; j ’en ai vu à la mamelle
qui p a raissaien t avoir tro is on q u a tre an s. Les
femmes doivent en g en d re r de bonne h eu re c a r
celles qui allaitaient ces enfants paraissaient tr è s -
jeunes.
« La m an iè re de vivre de ces Indiens me fit p en ser
qu’ils ten a ien t p eu t-ê tre au tan t des Pécherais que des
Patagons. ils doivent aussi se se rv ir de la fro n d e ,
c ar plusieurs en avaient suspendues au cou *. »
AL Gervaize, qui vit aussi ces sau v ag e s, ne leu r
tro u v a n t, sans d o u te , pas de c arac tère s d iiîé ren ts,
se borne à m en tio n n e r la différence de taille. « Les
hommes et les femmes, d it-il, é taient beaucoup plus
petits e t moins robustes que ceux que j ’ai déjà vus »
Ainsi, en nous ré sum an t, nous voyons à l’époque
1 Voyage au pôle sud, 1.1", p. 263.
2 Voyage au pôle sud, t. I", p. 289.
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ANÏHROPOLOGÎE, 215
des p remière s navigations au d é tro it de Alagellan,
les Patagons et les Pé ch erais m en e r à peu p rè s le
même g en re de vie ; c e p e n d a n t, les Patagons n e se
re n c o n tra ie n t, alors comme a u jo u rd ’hui, qu’au p o rt
Désiré, au p o rtS .-Ju lie n , e t su r la côte septentrionale
et o rien ta le d u d é tro it. Il est pe rm is de c ro ire qu’ils
fu re n t toujours beaucoup plus chasseurs que les P é cherais
; en effet, la p a rtie du d é tro it qu’ils h ab itaien t
é ta it peuplée de guanaques, d ’au tru ch es et de plusieu
rs au tre s an imau x , qui ne se tro u v en t pas dans la
partie occidentale, boisée e t montagneuse d u détroit.
Les navigateurs les ont to u jo u rs d ép ein ts comme
cou vers de longs m an te a u x de peaux de guanaques,
e t p o rta n t des espèces de bottines faites de la même
m atiè re .
Lss Pécherais, au c o n tra ire , so n t toujours vus
presque nus, e t n ’ay an t p o u r co u v rir leu rs épaules
qu’une petite peau de veau m a rin . Ce d e rn ie r animal,
trè s -n om b re u x autrefois su r les rives et su r les îles
du d é tro it, devait, ainsi que les n om b reu x manchots,
leu r fo u rn ir u n e n o u rritu re abondante. Aujourd’hui
ces animaux sont tr è s - r a r e s , ils o n t été presque en liè
rem e n t d é tru its p a r les Eu ro p éen s; aussi les P é cherais
so n t-ils plus misérables encore q u ’au tre fo is,
et ne vivent m ain ten an t, en grande pa rtie, que de
coquillages. Aussi, ne tro u v an t leu r n o u rritu re que
su r les bords de la m e r, il est à p résum er que les
rives seules de la T e rre -d e -F e u sont habitées, et que
l’in té rieu r de cette grande te rre , pays montagneux
et a rid e , est to u t à fait désert. On a vù que qiieip
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