RACE POLYNESIENNE.
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ARCHIPEL POMOTOÜ.
P a rm i ces nombreuses petites î l e s , réu n ie s sous
le nom d ’archipel Dangereux ou P om o to u , nous
avons visité celles de Mangareva ou G ambier, formant
à elles seules u n pe tit a rc h ip e l, entouré d ’une cein tu
re de récifs.
Les n aturels de ces îles, offrent tous les caractè
re s de la race polynésienne. Leur couleur est seulem
en t un peu plus foncée que celle des Taïliens.
Ils ne p résen ten t point, comme qu elq u es-u n s de ces
d e rn ie rs, un embonpoint excessif. A la vé rité, h p a rt
quelques poissons et très-p eu de volailles, leu r n o u rritu
re est toute végétale. Ils sont forts, bien p ro p o rtionnés
; mais on ne ren co n tre p o in t chez eux ces
formes athlétiques et cette sta tu re élevée de quelques
Taïtiens.
Contrairement à l’usage presque généralement
adopté p armi les races de l’espèce mongole, de s’a rra
ch e r la b a rb e , ceux-ci la laissent c ro ître ; elle est
n o ir e , et assez épaisse à la lèvre sup é rieu re et au
menton, mais ra re aux joues.
Leur langue est très-v o isin e de celle de Taïti *.
La théogonie des îles Mangareva offre avec celle
de Tonga, qui nous a été révélée p a r Mariner, la plus
singulière coïncidence. Dans ces d eux archipels on
explique ainsi l ’origine de la te rre : u n Dieu, Tan-
galoa à Tonga, Mawi à Gambier, s’amusait à pêcher
à la ligne (ce d e rn ie r avait mis à l’hameçon une de
ses oreilles) bientôt il sentit une ré s is ta n c e , lira et
amena la te rre au -d e ssu s des e a u x ; mais la ligne
c assa, et les îles Tonga p o u r les u n s , Mangareva
p o u r les a u tre s , re s tè re n t seu les; le reste fut submergé.
A T o n g a , Tangaloa est le Dieu des a rts et métiers.
 Mangareva, il préside aux productions de la te rre .
Le Dieu Alawi, « si célèbre à la Nouvelle-Zélande,
dit d’Urville, joue aussi u n grand rôle dans leu r mythologie.
»
A Tonga, c’est u n ê tre gigantesque, couché su r le
dos et qui soutient la te rre su r sa p o itrin e ; nous
avons vu qu’à Mangareva ce fut lui qui pécha la
E n fin , dans l’archipel To n g a, l’ile de ce nom était
consacrée à la sép u ltu re des chefs, e t nommée p our
cela Tonga-Tahou. A Mangareva, l'île Anga-Kawita
é ta it également Tabou e t servait au même usage.
Les m o rts enveloppés d’étoffe (tapa) é ta ien t placés
dans les grottes et le c re u x des ro ch e rs.
1 « Les missionnaires m’ont assuré que le s naturels de c e s île s avaient
au ssi un chant national qu’ils appelaient Pihe. C’est un trait de ressern-
blance avec ceux de la Nouvelle-Zélande. (D’U rv ille , Voyage aup ó le sud,
t .m , p. 461.)