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La plus grande partie de FOcéanie est encore aujourd'hui
habitée par des races qui présentent tous
les caractères que nous avons assignés à Fespèce
nègre.
Ces noirs, habitant les grandes îles couvertes de
forêts, l’intérieur du pays et les montagnes, lorsque
les Polynésiens habitent les rivages, se montrent
partout sauvages, féroces, éloignés de tout peuple
d’une couleur diiîérente de la leur; aussi la difficulté
de leur observation fait que ces races sont très-peu
connues et qu’une foule d’erreurs se trouvent dans
leur histoire anthropologique.
Quelques difiérences dans leurs caractères zoologiques
ont fait séparer ces peuples en plusieurs races.
On les a appelés tour à tour Nègres-océaniens, Mé-
laniens ou Mélanésiens, Australiens, Papous, An-
damènes, Alfours.
Pour n o u s, Fespèce noire dans FOcéanie est re présentée
par deux races très-distinctes, la race
australienne qui habite la Nouvelle-Hollande, et la
race mélanienne qui habite la Nouvelle-Guinée et
d’autres grandes îles. Devant examiner plus loin
avec délail les caractères que présentent ces deux
races, nous dirons ici sommairement les principales
différences qui les distinguent et les séparent.
Les Mélaniens ont les plus grands rapports avec
les nègres d’Afrique. Leur chevelure est laineuse.
Ils ont le nez large et épaté, les pommettes saillantes,
la bouche grande, les lèvres grosses.
Chez la race australienne, au co n tra ire , les cheveux
sont gros, touffus, quelquefois crépus, mais
non laineux et cylindriques. Les traits, quoique re poussants,
diffèrent de ceux des nègres. Le nez est
court et large, mais quelquefois aquilin; la bouche
est très-grande, mais les lèvres sont moins grosses
et moins proéminentes que dans la race mélanienne.
Ajoutons que ces deux races présentent dans leurs
différents peuples, une foule de nuances, soit dans la
taille, les traits ou la coloration, qui peuvent être
comparées à celles que nous avons citées cbez la race
polynésienne, et sont aussi grandes que celles qui
existent entre les Carolins et les Polynésiens, ces
derniers et les Malais.
Entre ces deux races existe aussi une grande différence
dans le degré de civilisation, tandis qu’à la
Nouvelle-Hollande, terre infertile et souvent aride,
les naturels trouvent à grand’peine quelque subsistance
et mènent une vie errante et misérable ; dans
d’autres contrées de la Polynésie, la lerre fournit
aux naturels une nourriture abondante. Ils sont réunis
en centres de population nombreux, ils habitent
des villages bien bâtis, et égalent, s’ils ne surpassent,
les Polynésiens.
Ces différences et ces analogies ressortiront mieux
de la description que nous allons donner des naturels
de ces deux races, que nous avons visités sur différents
points.