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330 VOYAGE AU POLE SUD.
Marsden imagine une échelle de civilisation, et
place les Sumatranois avec les habitants des îles
nouvellement découvertes de la mer du Sud (Polynésiens),
et les peuplades américaines, telles que les
Mexicains, Péruviens, etc.*.
Le même auteur, en décrivant les Battas, autre peuple
de Sumatra, retrouve chez eux l’horrible coutume
de raiithropopliagie,si répandue dans toute FOcéanie®
« Les relations, dit-il, de nos derniers navigateurs
autour du monde, dont l’authenlicilé n ’est point contestée,
ont déjà prouvé que les sauvages de la Nouvelle
Zélande mangent de la chair humaine, et je puis
assurer avec la même confiance, qu’aujourd’hui, dans
l’île de Sumatra, les Battas font de même. Je ne
puis dire si cette horrible coutume était anciennement
plus générale; mais les mêmes écrivains, qui
assurent qu’on la trouve établie chez les Battas, et
dont les récits ont été regardés comme fabuleux, rapportent
aussi la même chose de plusieurs autres peuples
orientaux, et en particulier des Javanais, qui, depuis
lors, peuvent être devenus plus humains®. »
Un usage qu’on a vu répandu dans toute FOcéanie
est le tatouage. Nous le retrouvons encore chez les
Battas.
« Alors le prêtre, dont les membres sont tatoués,
de diverses figures d’oiseaux et d’autres
« Marsden, ouv. cité, p. 312.
2 Voyez dans Marsden, Histoire de Sumatra t. II, p. 195. Les preuves
et citations à l’appui.
3 « Vartomanus, 1504, dit que les Javanais étaient anthropophages,
avant que les Chinois vinssent trafiquer chez eu x , époque qui ne remon-
ANTHROPOLOGIE. 331
animaux , et peints de différentes couleurs »
Marsden ajoute dans la note suivante :
« Dans les îles de Nassau, appelées Poggis par les
Aîalais, les habitants sont tatoués et peints de cette
manière. Cette coutume paraît avoir été autrefois générale
dans cette partie de l’Orient ; mais le commerce
avec d’autres nations fait qu’elle se perd peu à peu.
Elle a encore lieu dans les Philippines, ou ceux qui
sont ainsi tatoués portent le nom de pintados*... »
Mais ce n ’est point dans la seule île de Sumatra que
nous trouverons des analogies frappantes de moeurs
et de coutumes avec les Polynésiens. A la vérité, les
autres parties de la Malaisie n ’ont pas été étudiées
avec autant de soin et d’une manière aussi compilète;
d’im côté, les observations manquent; de l’autre, les
coutumes empruntées aux nations voisines, les progrès
de la civilisation ont envahi et effacé les vestiges
de l’état sauvage ou primitif. Cependant, noiistrouve-
rons encore, ç à e tlà , quelques indices qui, rapprochés
et comparés, deviendront des preuves évidentes.
C’est ainsi que les habitants des Philippines sont
rapportés aux habitants de Sumatra, par Alarsden :
« Les moeurs des naturels des îles Philippines, ou de
Luçon, correspondent en plusieurs points, d’une
manière si frappante, avec celles des Sumatranois de
l’inté rieur, et spécialement dans les points où ceux-ci
diffèrent le plus des Aîalais, qu’il n ’y a pas de doute
tait pas, selon les habitants, au delà d e c en t an s... {Note de Marsden.
ouvr. cité.)
1 Marsden, ouv. cité, p. 215.
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