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reproduire que dans certaines conditions restreintes
et sont, la plupart du leinps,, infécondes.
Cependant cette stéi'iiilé des métis ou mulets n ’est
pas absolue ; elle n ’a point lien an môme degré chez
tous, et ne dépend pas du h a s a rd , mais de certaines
conditions; ainsi, nous croyons pouvoir dire que, plus
deux espèces seront voisines, plus le produit mira
de chance pour être fécond. Chez le cheval et fa n e ,
par exemple, les métis ne sont p a s toujours inféconds;
plus au contraire elles seront éloignées, plus le p ro duit
sera stérile, et siiiToiit entre des espèces de genres
d iffé ren ts , tels par exemple, que le cheval et la
A ii C il G U
,< Les mélis, dil Meckel sont pins facilement pro-
duils et sont doués de plus de fécondilé, lorsque les
aniniiuix p roducleurs sont eux-mêmes très -puis sants
sous le rapport de la génération; c’est sans doule de
c e l l e circonstance que dépend, en grande partie, la
différence qui distingue la fécondilé des oiseaux hybrides
de celle de smainmirères bâtards. »
« Le degré de ressemblance, dit le inênie auteur,
e s t inconteslahlemenl encore une nouvelle cause de
cette inégalité dans la iaciillé de procréer des métis.
Pins les espèces d’animaux se ressemblent, plus elles
passent de l’une à l’autre d’une manière continue,
plus est facile la production de ces êtres adultérins,
et plus ceux-ci possèdent la faculté de se reproduire,
il V aura, en outre, divers degrés de fécondité cdiez
c/
1 On cite des exemples de cet accouplement,
s Anatomie comparée, p. 405.
les différents mélis. Ainsi, si le mélis s’accouple avec
sa souche, le produit sera plus fécond que le métis
lui-même. De là, production de mélis à différents
degrés. On connaît les accouplements du loup et du
cbien ; dans les exemples rapportés par Biilîon, les
mélis se sont perpétués pendant quatre générations ,
ils ont été aussi féconds que les deux e spèces -mères ,
et rien jusqu’au bout n ’a indiqué chez eux une tendance
à revenir à une de ces d eux espèces : ils tenaient
également de l’une et de l’antre. L’expérience s ’est
a rrê tée là; cependant elle suffit pour mo n tre r que
cette fécondilé était hien é ta b l ie , et qu’elle se fût
perpétuée indéfiniment sous l’empire des mêmes
conditions et des mêmes artifices. Ainsi voilà, pour
ainsi d ire, une nouvelle espèce produite ; mais espèce
artificielle, ouvrage de l’homme. Aussi, abandonnés
à eux-même s , les individus se seraient, sans nul
doule, alliés à l’une ou à l’autre des deux espèces
primitives, dans lesquelles iis se seraient peu à peu
confondus, puis enlièrement éteints. Mais cela n ’aurait
pas eu lieu sans u n laps de temps considérable,
et sans produire dans les deux espèces une foule de
variétés et d ’alléraiioiis, et si l’homme se fut appliqué
à faire naître sans cesse de nouveaux individus
hybrides, comme il le fait chaciue jour pour les espèces
domestiques, on conçoit la muliiplieilé des variétés
produites pa r les croisements successifs de ces
métis à tous les degrés.
Les animaux domestiques nous fourniront de nouveaux
exemples de cette fécondité.