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o n t de gigantesque, c ’est leu r énorme c a rru re , la
grosseur de leu r têie et l’épaisseur de leu rs mem bres.
Ils sont robustes e t bien n o u rris ; leu r figure
n ’est ni du re ni désagréable, plusieurs l’ont jolie ;
le u r visage est ro n d et un peu plat, leurs yeux sont
vifs; leu rs dents ex trêm em en t blanches n ’au ra ien t,
p o u r Paris, que le défaut d ’ê tre larges ; ils p o rten t de
longs cheveux noirs attachés su r le sommet de la
tê te ; leu r co u leu r est b ro n zé e, comme l’est, sans exception,
celle de lous les Améi'icains, tan t de ceux
qui h ab iten t la zone to rrid e que de ceux qui y naissent
dans les zones tempérée et g la c ia le .— L’habillement
de ces Patagons est le même à peu p rès que
celui des Indiens de la riv iè re de la Plata ; c’est un
simple bragué de cu ir qui leu r couvre les pa rties n a turelles,
et un g rand manteau de peaux de guanaques
attach é a u to u r du corps avec u n e ceinture. — Ils
av a ien t beaucoup de c h ev au x ; leu rs a rm e s sont les
bolas, et des sabres et couteaux de fabrique anglaise,
pro v en an t probahlemenl de Byron *. »
Depuis celte ép o q u e, aucun géant n ’a plus élé vu
dans le détroit de Magellan, et les récits des navigateu
rs , qni v iren t depuis les Patagons, ne diffèrent en
rien de ceux de Bougainville e t de ses contemporain
s.
Un des d e rn ie rs ouvrages de voyages qui fasse
mention des Patagons esl celui de la fi'égate esp a gnole
, la Sanla-Maria de Cabeza, en 1783 ; il y est
* Voyage de Bougainvi l le , p. 129.
dit : « La mesure exacte prise p a r les officiers de
« n otre frégate est exactement la même que celle de
« C a rte re t, Wallis et Bougainville, qui s’accordent
« avec la définition exacte q u ’en d o n n e Garcia des
« Nodales. »
Il sem b le rait, d ’ap rè s l’accord qui règne d ans les
de scrip tio n s faites dans un siècle é c la iré , p a r des
hommes in s tru its , de nations différentes, occupant
de hautes positions d an s la m a rin e , que le doule d û t
cesser, et que la q u estion eût dû ê tre complètement
é claircie ; il n ’en fut rien cependant : l’e sprit hum ain ,
si porté au merveilleux, abandonna avec peine l’idée
que l’ex trém ité de l’Amérique possédait des géants.
Il fallut les voyages réc en ts de MM. d ’Orhigny, en
F ran c e , Macdonald et Filz-Boy, en Angleterre, pour
achever de dissiper tous les doutes à cet é g a rd , et
convaincre enfin les incrédules.
Au havre Pocket, dans le détro it de Magellan, nous
avons visité une peiq)lade de Patagons composée
d ’environ soixante individus des deux sexes.
Dans la d escription que nous allons essayer d’en
fa ire , nous ne citero n s pas seulement nos pro p res
observations, mais encore celles de tous les officiers
de l’ex p éd itio n , o bservateurs désintéressés, exempts
de toute p rév e n tio n , et du commandant d’Urville,
dont le ju g emen t a tan t de poids en pareil cas.
La corpulence, rem b o n p o in t des Patagons les font
p a ra ître , avons-nous d i l , ¡jIu s grands qu’ils ne sont
en réalité. Nous avons p ris su r différents individus
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