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La nourriture cle ces insulaires est toute ve'gétale ;
les patates, le taro et surtout le fruit à pain forment
la base de leur iiourrilure. Ce dernier fruit réduit
en pâte se fait fermenter de même qu’à Gambier.
Les porcs sont, en général, réservés pour les chefs et
pour certaines cérémonies, telles que les funérailles.
Tous les voyageurs ont parlé de la grande licence
de moeurs qui règne chez ces peuples. Toutes les
jeunes filles, sans exception, se livrent aux étrangers
; et cependant on s’étonne de ne pas rencontrer
de métis parmi eux. Nous avons bien remarqué quelques
jeunes filles dont le teint plus blanc, les traits
plus réguliers, semblaient indiquer un certain mélange
; mais ces signes n ’étaient point assez évidents
pour qu’on pût se prononcer à ce sujet.
Nous avons aussi remarqué quelques rares individus
à peau plus brune, aux cheveux touffus et frisés,
et dont le reste des traits se rapprochait un peu du
type nègre ou mélanien ; mais nous n’avons pu obtenir
aucun éclaircissement sur leur origine.
La langue de Nouka-Hiva est un dialecte du grand
polynésien; suivant quelques navigateurs, elle se
rapprocherait d’avantage de celle d’Hawaï que du
taïtien.
Leur religion n’est qu’un variante de la théogonie
des autres archipels polynésiens. — C’est toujours
une foule de dieux, qui président, soit à la terre, soit
à la mer; toutes les choses qui leur paraissent surnaturelles
et qu’ils ne peuvent s’expliquer sont pour
eux des alouas.
Les chefs, de même qu’à Tonga, deviennent aussi
des atouas après leur mort. Enfin, ils donnent ce
même nom à de petits fétiches ou idoles d’os et de
bois, personnifications de leurs dieux.
Le tabou paraît être en grande vigueur parmi
toutes ces peuplades. Ce mot, cependant, ne nous a
point paru inspirer le respect et la terreur qu’il cause
dans quelques îles. Nous avons vu plusieurs fois des
jeunes filles en faire un sujet de moqueries.
Les morts sont entourés de tapa, placés dans une
espèce de cercueil, élevé sur des pieux, à six ou sept
pieds au-dessus du sol, au milieu d’un bouquet d’a rbres.
Une enceinte de roseaux et de bâtons, où flottent
des handerolles de ta p a , défend f approche de
ce lieu sacré.
Ces peuples sont guerriers, anthropophages ; leurs
armes sont des lances de bois dur, des casse-têtes en
forme de longues pelles, et d’autres terminés par une
massue assez hien sculptée ; ils connaissent aussi la
fronde.
La barbe, les chevelures des ennemis, leurs os
sculptés, deviennent autant de trophées qui ornent
leurs armes.
Parmi leurs ustensiles on remarque des tamtams
de grande dimension, des hausse-cols en bois tendre,
revêtus des grains rouges de Vabrus precatoriiis; enfin,
les chefs portent un vaste diadème, composé de
plumes de coq; cette coiffure rappelle celle de certaines
peuplades américaines. Ils sculptent avec
beaucoup d’art et de goût leurs casse-têtes, les man-
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