p l i r i !
ment un des pins beaux peuples de la race noire.
M. Lesson qui n ’avait point vu ces naturels *, et d’a près
lui plusieurs auteurs regardent les Yitiens comme
im peuple hybride de noirs et de Polynésiens. Cette
assertion est inexacte ; nous avons visité les Yitiens
de la plupart des îles de l’archipel, dont les nombreuses
pirogues nous entouraient chaque jour au
mouillage de Balaou, et tous nous ont offert uniformément
le type mélanien.
Ils sont en général grands, assez bien faits, moins
gros et moins robustes cependant que les Polynésiens.
On trouve parmi eux des visages assez agréables. Les
femmes sont bien inférieures aux hommes ; la teinte
de leur peau est moins foncée, leur visage est plus
élargi, leurs traits plus écrasés.
Les cheveux des Yitiens sont laineux, mais moins
contournés que ceux des nègres ; à force de patience
ils parviennent à donner à cette chevelure diverses
formes dont la principale est ce volume extraordinaire
dont nous avons parlé.
Les Yitiens surpassent en industrie tout ce que
nous avons vu chez les Polynésiens. Leurs cases bien
faites sont réunies en villages entourés de murailles
de pierres. On ne peut souvent y pénétrer que par
un étroit défilé qui ne permet de passer qu’à une
personne à la fois. Ces naturels sont g u e rriers, aii-
1 (( Les Papous auraient envoyé des colonies sur les îles des Navigateurs
et des Fidgi, et y auraient donné naissance à la variété hybride ou
négro-océanienne qu’on y connaît. » (Lesson, Zoologie du voyage de la
Coquille, p. 89.)
iFr4i2j!!lihropopbages
; ils ont une multitude de casse-têtes
de diverses formes , des lances énormes, quelquefois
à quatre branches, enfin des arcs et des flèches. La
plupart des armes des Tonga viennent des îles Yiti *.
lis fabriquent de grandes jarres de poterie pour faire
cuire leurs aliments, et d’autres, très-petites, pour
contenir l’e a u , ces dernières ont des formes très-
variées. Aucun vestige de cet art n ’existe chez les
Polynésiens.
Leurs pirogues paraissent beaucoup mieux construites,
plus légères, et manoeuvrent mieux à la voile
que celles des insulaires de Tonga. Les îles Yiti paraissent
très-peuplées.
Nous avons déjà parlé des métis de Yitiens et de
Polynésiens en traitant des îles Tonga. Ils sont fort
ra re s". A Balaou nous vîmes une mulâtresse (Ma-
rama-Bati-Namou) fille d’une Yitienne et d’un Européen.
Chose singulière, elle ne ressemblait point,
comme on aurait pu s’y attendre, aux mulâtres de
nos colonies. La couleur de sa peau était d’un jaune
rougeâtre assez clair, qui s’éloignait de la teinte du
mulâtre et du Polynésien ; le tatouage s’y montrait en
« « On verra sans doute avec étonnement que, malgré ce caractère de
férocité ( l’anthropophagie ) les arts sont beaucoup plus avancés à Fidgi
qu’aux îles des Amis, où les habitants ne manquaient jamais de nous annoncer
que ce qu’ils nous vendaient de plus beau venait de Fidgi j et ils
affectaient de nous faire connaître que ces objets avaient une supériorité
très-marquée sur ceux qu’ils fabriquaient eux-mêmes.» (Labillardière,
t. I I , p. 166).
2 (dis ne se sont mé langé s q u ’à Laguemba .Un chef métis tena it d u Vitien
par les cheveux et la couleur de la peau, et de la race jau n e p a r 1 ensemble des
traits . Nous vîmes un an tre cas s u r Vanikoro. » (Quoy et G a ima rd ,o u v .c i té . )