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Dans ces différentes r a c e s , des nains e t des géants
se sont p ro d u i ts , qui ont été perpétués par la mode.
Enfin, chaque jo u r , de nouvelles variétés s’élèvent
qui n ’appartiennent à aucun type*.
Suivant Cuvier, la souche de notre boeuf domestique
est u n grand taureau dont on retrouve les
crânes fossiles dans les tourbières de France. La
figure et les proportions de ces crânes ne diffèrent
en rien de celles des crânes de toutes les races de
notre boeuf domestique. C’e s t, suivant Desmoulins,
l ’urus des anciens et le thur du moyen-âge. Il était
noir avec une ligne blanche sur le dos ; les femelles
étaient châtaines.
Nous avons vu d ’autre s variétés du boeuf exister
dans d ’autres c o n tré e s , et dues évidemment à d ’autres
espèces sauvages; le bison d ’Amérique, p a r
exemple , espèce bien tran ch é e , produit avec nos
va che s , des métis féconds".
« Le g y a l, dit Cuvier, est une race domestique
dans les contrées montagneuses du no rd -e s t de l’Inde,
et qui provient p eu t-ê tre du mélange du buffle avec
l’espèce commune®.»
1 «Les variétés si nombreuses de chiens doivent être rapportéês, chacune
dans sa contrée, à diverses espèces sauvages; néanmoins les migrations à
la suite de l’homme de chacune de ces espèces de chiens devenus domestiques
auront amené entre elles des croisements, dont les produits modifiés,
tantôt avec une espèce sauvage, tantôt avec une autre, auront amené
les diversités si nombreuses que nous voyons aujourd’hui. » ( Desmoulins,
ouv. cité.)
2 Cuvier, R è gm animal, p. 280.
^ Cuvier, id.
Il en est peut-être de même du boeuf aux fesses
blanches décrit par MM. Quoy et Ga ima rd'.
« Lequel, dit M. Flourens", de notre boeuf on du
z é b u , du boeuf à b o s s e , est-il plus près de la souche
primitive? l’une de ces variétés provient-elle de
l ’autre? on l’ignore. Le zébu se reproduit dans notre
mén ag e r ie , et donne des individus féconds avec nos
races de boeufs domestiques. »
Quand à n o u s , notre opinion est que le zébu, o riginaire
des pays chauds et ne se trouvant que l à ,
provient d ’une espèce particulière.
Paîlas re c o n n a ît, comme type de la chèvre domestique
, l’ægagre ou paseng. « D’a ille u r s , il lui
paraît vraisemblable que nos chèvres domestiques
ne sont pas ime variété pure de l’ægagre, mais
q u ’elles se sont croisées avec le bouquetin ( capra
ibex) et le bouquetin du Caucase ; que les émigrations
lointaines de la chèvre domestique à la suite
de l’homme , ses croisements successifs suivant les
rég io n s , soit avec l ’ibex, soit avec le bouquetin du
Caucase, soit même avec sa propre so u ch e , expliquent
les dégradations plus profondes et plus n om breuses
dans ce type que dans celui du moufflon....
E n f in , Pallas soupçonne même quelques races d ’être
métis de chèvre et de m o u to n , celle d ’angora
entre autres. »
Cuvier n ’est point éloigné de partager l’opinion
de Pallas ; comme lui, il constate l’alliance de la chè-
1 Zoologie du Premier Vorjage de VAstrolabe, t. I".
^ Flourens, ouvr. cit., p. 108.