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lélta, qui faisait partie ele cette expédition, en publia
le récit. On y trouve q u ’au po rt Saint-Julien, ils virent
des hommes de h u it pieds de h au t. Mais nous devons
ajouter q u e , dans la suite de ce ré c it, au milieu de
descriptions assez exactes, on trouve des faits de îa
plus grande invraisemblance e t , p o u r ainsi d ire puérils
; il rapporte, p a r exemple, que certains oiseaux
de la m e r Pacifique e n tre n t dans le corps des b aleines,
et les tu en t en leu r mangeant le coe u r. Plus
loin, il a vu des perles égalant en grosseur des oeufs
de poule !
En 1579, l’espagnol Sarmiento visite le d é tro it et
voit des sauvages de douze pieds de haut. Nous devons
ajo u ter qu’en même temps il aperçoit su r la Terre
de Feu des châteaux, des palais et des édifices d’ordre
corinthien.
A côté de ces deux n av ig a teu rs, nous placerons
Kniv e t, historien du deuxième voyage de C an d isli,
en 1592, qui dit avoir vu au p o rt Sa in t-Ju lien des
hommes de treize et seize palmes (huit ou dix pieds),
e t , p o u r faire c o n tra s te , il rep ré sen te les Pécherais
comme des nains.
Simon de Cordes, amiral hollandais, q u i, trav e rsait
le d é tro it, en 1598, viQauprès d’une île : « sept
« canots avec des sauvages, qui avaient dix ou onze
« pieds de h a u t, autant qu’on le pouvait remarquer,
« é tan t de couleur rousse et ayant de longs cheveux.»
Ici se term in e l’époque fabuleuse des géants p a ta gons.
Les navigateurs qui v ien n en t ensuite ne leu r
donnent pas une laiile aussi exagérée.
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Hawkins , en 1593*, Olivier de Noort,en 1598 ",
Carcia des N o d a les, en 1618, v iren t to u r à to u r les
Patagons. Ils s’accordent à dire qu’ils étaient de
grande t a i l le , mais ils ne donnent point cependant
de mesure exacte. C’est aussi au p o rt Désiré que le
capitaine Wood vit les Patagons, en 1670. Voici ce
q u ’il en dit : « Il semble que ces sauvages n ’aient ni
maisons ni aucune d emeure fixe, mais q u ’ils se tra n s p
o rten t d ’un lieu à u n a u tre p o u r ch e rch e r pâture.
Ils vivent de chiens m a r in s , de lirapets (lepas ou
patelles) et de bêtes fauves. Après avoir bien couru
tout le jo u r, ils se re tire n t la n u it d e rn iè re un buisson
où ils allument u n pe tit f e u ..,.. Ils n ’o n t pour to u t
hab it que des peaux de bêtes fauves cousues ensemb
le , en guise de m a n te a u , et ils n ’ont pas besoin
d ’au tre s c o u v e rtu re s, parce qu’ils sont robustes et
vigoureux. Ils ont le te in t o liv â tre , comme tous les
Américains, e t ils se peignent le visage et le corps de
diverses couleurs. »
Ces mêmes navigateurs v iren t aussi les Pécherais
dans la partie occidentale du d é tro it, et en do n n è ren t
des descriptions exactes ®.
1 Hawkins « vit des hommes très-grands au port Saint-Julien. »
2 « Au port du Désir, cinq de ses matelots furent attaqués par les sauvages
qui en tuèrent trois à coups de flèches. Ils dirent que ces sauvages
étaient de grande taille, qu’ils avaient de longs cheveux, la peau d’une
couleur passable, le visage peint et le regard farouche. » ( Voy. d ’Ol. de
JSoort, p. 18.)
3 « Au côté méridional de ce détroit (sur la Terre de Feu), on vit un
liomme qui courut vers le vaisseau jusqu’à l’extrémité du rivage, et qui
avait un vêtemeat fait comme un manteau. Le général ayant fait marcher
la chaloupe vers lui, on connut ([ue c’était un sauvage qui avaitune couver