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 davantage dans leurs cases, et qu’ils s’exposent moins  
 à  l’influence  solaire ; que  les  femmes  ont  toujours la  
 teinte  plus  foncée  que  les  hommes,  et  qu’enfin  les  
 enfants naissent  d ’un  heau  noir  de s u i e ,  tandis qu’au  
 contraire  les  gens  du  peuple  constamment  exposés  
 aux  rayons  d ’un  soleil  é q u a to r ia l,  soit  su r   le  bord  
 de  la mer, soit sur  leurs pirogues, sont beaucoup plus  
 blancs. 
 Ces  faits  nous  semblent  complètement  erronés.  
 Les  habitants  des  îles  Sandwich  sont  identiquement  
 de  la  même  race  que  les  insulaires  des  îles  Alar-  
 quises,  de  Taïti,  de  Tonga,  etc.,  en  un mot,  de  race  
 polynésienne.  Ceci est prouvé et généralement admis.  
 Or, dans  toutes  les  îles,  nous avons  vu  les  ch e f s ,  les  
 femmes et  les enfants plus blancs que  les hommes du  
 peuple.  C e u x -c i,  presque  constamment  exposés  à  
 un  soleil  a rd e n t,  étaient  beaucoup  plus b ru n s ;  cette  
 couleur  était  surtout  intense  su r  les  parties externes  
 des  membres. 
 Dans  toutes  les îles  de  la  Polynésie nous avons  fait  
 la  même  rema rque. 
 A cette assertion  de AIAI. Desmoulins etCerdy,  nous  
 avions un  instant douté de  la  justesse de  nos  propres  
 observations ;  aussi  avons-nous  fait  des  recherches  
 su r  tout ce  qui avait  été écrit h  ce sujet  par  les voyageurs  
 qui  nous  ont  p r é c é d é s ,  et  nous  avons  vu  que  
 nos  observations  s’accordaient  parfaitement •  avec  
 celles  de  Forster,  de  Qiioy  et  Ga ima rd,  de  d ’Urville, 
   de  Lesson.  Aucun  d’eux  ne  fait  mention 
 de  cette  particularité  avancée  pa r  Desmoulins,  et  
 qu’il  au ra  sans  doute  recueillie  de la bouche  de  quelque  
 voyageur  peu  observateur  ou  mal  servi  par ses  
 souvenirs. 
 Voici  quelques  exemples  tirés  des  auteurs  que  je 
 viens de c iter  : 
 «  Les habitants  des  Alarquises  sont les  plus  beaux 
 hommes de la mer du S u d   En général,  leur teint 
 est  plus  b a s a n é ,  parce  qu’ils  se  trouvent  9«  57'  plus  
 près de  la  Ligne  Leurs  femmes,  qui  sont  communément  
 couvertes,  sont  presque  aussi  blanches que 
 celles  des  îles  de  la  Société  *.  » 
 «  Les  habitants des îles  des  Amis ont  le  teint  plus  
 b ru n   que  celui  du commun  des na ture ls  des îles de la 
 Société  Aiais  u n   grand  nombre d’individus,  et 
 surtout  les  plus  riches  et  les  plus  distingués  et  la  
 plupart  des  femmes ,  ont  un  teint  qui  approche  de 
 celui des belles Taïliennes  » 
 « Le  bas  peuple  y  est  plus  exposé à  l’air  et  au soleil  
 voilà pourquoi  les  individus  dégénèrent vers 
 la  seconde  race  (n o i r e ) .   Iis  consei'vent  cependant  
 toujours  des restes du  prototype original, qui  se m ontre 
   dans  toute  sa  perfection  parmi  les  chefs  et  les  
 insulaii es  d ’un  rang  distingué.  Leur  peau  est moins  
 basanée  que  celle  d ’un  Espagnol,  et  elle  n ’est  pas  
 aussi jaune  que  celle d’un Américain®.  » 
 « Aux îles Mariannes,  nous eûmes iinexemple frap- 
 1  Forster,  page  2'M • 
 2  I d . ,   page  2'13. 
 3  Forster,  deuxième voyage de Cook,  page 209.