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Quelques auteurs, AI. Lesson, entre autres, ont prétendu
que l’intérieur de quelques grandes îles de la
Alalaisie, de la Nouvelle-Guinée, entre autres , était
habité par des hommes appelés Andamènes et semblables
aux Australiens.
Aiais les preuves manquent pour appuyer cette
assertion. Nous verrons plus lo in , en traitant des
Alélaniens, que diverses causes la rendent au moins
douteuse.
Cependant, dans une relâche de huit jours faite au
port Astrolabe, sur l’île Saint-Georges (une des îles
Salomon), nous avons pu examiner ime peuplade
dont lous les caractères nous paraissent se rapporter
aux Australiens. On en jugera par la description que
nous allons en donner et par celles que nous emprunterons
aux journaux de nos compagnons de
voyage :
Les n a tu re ls de l’île Isabelle, qui venaient chaque
jo u r en gran d n om b re dans leu rs pirogues, offraient,
en g énéral, une pe tite taille ; trè s peu avaient plus de
cinq pieds (1 mètre 62 c entimètres). Leurs membres
é ta ien t petits, sans ê tre maigres cependant ; ils para
issa ien t assez robustes et bien conformés, malgré
le u r petite taille. Leurs pieds é ta ien t pro p o rtio n n e lle m
en t gros et larges.
La couleur de la peau était généralement d’un
brun de suie peu foncé. Les cheveux, rasés autour du
front et au-dessus des oreilles, formaient au sommet
de la tête une grosse touffe généralement roussie par
îa chaux, mais cependant ils n ’étaient point laineux
et cylindriques, comme ceux des Alélaniens; ils se
divisaient seulement en grosses mèches épaisses et
embarrassées. En un mot, cette nature de cheveux
nous sembla analogue à celle des Australiens.
Ils avaient la bouche grande, le nez souvent aquilin,
quoique large et épaté chez la plupart. Quelques-uns
avaient une figure assez agréable. La grande majorité
de tous ces petits hommes offrait uniformément
les mêmes caractères et appartenait à la même race ;
mais, chose singulière, les deux chefs, Perialii et
Aogia, étaient de race mélanienne. Ils étaient beaucoup
plus noirs que les autres et avaient la chevelure
manifestement laineuse et contournée. Ils étaient
aussi plus grands et plus forts.
La vue de cette peuplade, qui différait des noirs
que nous avions vus jusqu’alors, surprit tous nos
compagnons de voyage. Quelques-uns pensaient que
les naturels que nous avions sous les yeux étaient des
hybrides de la race noire et de la race jaune ; mais
cette opinion ne nous paraît pas admissible; car,
dans celte hypothèse, les métis eussent présenté,
ainsi que nous en avions eu des exemples aux îles
Viti, une coloration brun-rougeâtre particulière, plus
noire cbez les uns, presque jaune chez les autres, de
tous points irrégulière. Enfin, les noirs et les Polynésiens
sont généralement d’une stature plus élevée.
De même que les Australiens, iis se couvrent de
tatouages en relief ; ils ont souvent une corde autour
des reins, vont enlièrement nus, portent derrière ie
dos un petit panier, et se servent de boucliers, qu’on
'M..-