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deux ceñís genres, qu’on p eut diviser en deux parts :
la première contiendra ceux dont l’habitation est limitée
à une seule z o n e , la seconde c e u x , au contraire,
qui sont répandus sous toutes les zones.
Au premier abord, il semble exister entre ces deux
divisions un contraste frappant ; d ’un côté, immobilité
complète ; de l’autre , mobilité extrême. 11 n ’y aurait
aucune unité dans les lois de la n a ture ; mais
celte irrégularité n ’est qu’a p p a ren te , et lorsqu’on
examine attentivement ces différents genre s , on les
voit régis pa r les mêmes lois.
Ainsi, la première division contient à elle seule e n viron
cent soixante genres, qui ont sur le globe u n e
habitation plus ou moins é te n d u e , mais cependant
limitée à une seule contrée sous la même zone. La
seconde se compose de vingt genres habitant les
zones torride et tempérée à la fois, et de vingt autres
seulement répandus sur toutes les zones.
En présence d ’une aussi grande disproportion, on
pourrait à la rigueur considérer les genres nombreux
de la première division comme étalDÜssant la r è g le ,
le reste serait l’exception ; mais la na ture ne présente
point d ’exceptions aussi nombreuses, et, quoique séparés
en apparence, nous allons voir tous ces genres
se range r sous une loi commune. En effet, ceux de la
première division, dont l’habitation est limitée, sont
en général restreints à quelques espèces; ceux de la
seconde, au contraire, en contiennent de nombreuses,
mais qui sont e lle s -mêm e s bornées à certains climats,
de même que les petits genres de la première
division. C’est a in s i, pour ne citer qu’un exemple,
que l’ours blanc est borné aux régions glacées du
pôle n o r d , tandis que d ’autres espèces habitent
les climats tempérés des chaînes de montagnes de
l’Europe et de l’Amérique, et q u ’enfin l’ours malais
et Fours de Bornéo sont limités à des climats torrides
En un mot, ces g en re s , en apparence cosmopolites,
sont composés d ’espèces limitées dans leurs stations
comme la foule des genres de la première division;
elles sont profondément distinctes , et chaque
jo u r quelques caractères tranchés p e rme tten t aux n a turalistes
d’établir pa rmi elles quelque division nouvelle.
Depuis Guvier , que de coupes génériques
n ’a-t-on point établies dans une foule de familles et de
genres tels, p a r e x em p le , que chez les chéiroptères,
les antilopes, etc.
On peut donc considérer les diverses espèces de
mammifères comme rangées sous la même loi de distribution
géographique, et dire que chaque espèce a
sur le globe sa place l im i té e , q u ’elle ne franchit
point ;
Que chaque contrée du globe, quelle que soit sa température
, les analogies ou les différences de c l im a t ,
possède des mammifères différents de ceux des autres
contrées, et qui n ’appartiennent qu’à elle.
Quelques exceptions à cette règle paraissent se
présenter au premier abord : en les ex amin an t atten-
1 Toutes ces espèces, nonobstant la différence des climats, présentent
une épaisse fourrure.