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136 VOYAGE Aü POLE SUD.
doute des notions importantes ; il en sera de même des
diiFërences que {irésentent, chez ces races, la couleur
et la ra re té des cheveux, de la barbe et des poils. Chez
les races caucasiqiies, les cheveux, blonds ou noirs,
sont lisses ou frisés, la barbe est fournie et abondante,
le corps est médiocrement velu. Chez les races mongoles,
les cheveux, loujours noirs, sont, en général,
plats et plus gros que chez les races préc édentes, la
barbe est ra re et le corps presque glabre.
Chez les nègres seulement on rencontre des cheveux
crépus, en apparence laineux; la b a rb e , assez
fournie, offre les mêmes dispositions. Nous avons remarqué,
parmi les nègres océaniens des îles Yili,
plusieurs individus ayant le dos et les épaules couverts
d ’un poil épais et frisé.
Fors te r a fait la même rema rque sur les naturels
de Tanna, de Mallicolo et de la Nouvelle-Calédonie.
Labillardière a aussi observé le même fait dans cette
dernière contrée.
La faculté qu’ont les cheveux de blanchir paraît
aussi inhérente h certaines races : la race in do-ge rmanique,
à cheveux hlonds, paraît blanchir plus difficilement
que les Celtes et Ibères à cheveux noirs.
Les cheveux des nègres blanchissent assez facilement,
tandis que les Polynésiens, Américains, Mongols conse
rv en t, en général, leurs cheveux noirs dans l’âge
îe plus avancé. Chez eux, les cas de canitie sont fort
rares.
Parmi les caractères extérieurs, u n des principaux
est formé par les différences de physionomie que pré-
ANTHROPOLOGIE. 137
sentent les peuples. C’est en effet pa r les traits du
visage que le vulgaire distingue entre eux les hommes
des diverses nations; à plus forte raison, l’observateur
se se rvira -t-il de ce moyen avec avantage dans la
détermination des races et des espèces. Certaines
races nègres se rapprochent plus des singes pa r le
visage que de Pespèce caucasique, à ce point que des
savants consciencieux ont proposé de joindre l’orang
au genre humain *.
Dans l’examen des formes et des proportions du
corps, il sera nécessaire de tenir compte des variations
que peuvent leur faire subir les influences directes.
C’est, en effet, su r ces caraclères que ces in fluences
ont le plus d ’action ; ils peuvent être altérés
pa r la nourriture et le genre de vie. C’est ainsi qu’on
a caractérisé les Australiens, d’après la maigreur de
leurs membres et le développement de leur abdomen,
ce qui leur donne u ne certaine ressemblance avec les
singes ; mais on a reconnu que cette maigreur n ’était
due qu’à la pénurie de n o u r r i tu r e , et q u ’obligés de
se remplir l’estomac de substances peu nourrissantes,
la quantité suppléait à la qualité : de là l’ampleur de
leur abdomen. Rendus à un régime plus substantiel,
leur maigreur disparaît. Nous avons cité un exemple
de ces effets, en tra itan t de la n o u r r itu re et du genre
de vie.
1 « Homo ; — Genre unique de cette famille des bimanes qu’établit Uu-
méril, qu’adopta Cuvier, comme division d’ordre entre les mammifères,
et auquel nous croyons qu’on doit adjoindre, pour le rendre complètement
naturel, le genre Orang. » (Kory de Saint-Vincent, L’Homme, 2® édition;
1827.)
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