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364 VOYAGE AU POLE SUD.
bleu. Les tra its étaient presque e u ro p é en s, mais les
cheveux étaient laineux. Les seins é ta ien t plus volumin
eu x e t plus a rro n d is que chez les femmes mé-
laniennes.
Les Yitiens emploient su r le u r peau noire le ta touage
p a r scarification; mais les femmes, dont la
peau est un peu plus claire, o n t em p ru n té aux Polynésiens
le tatouage p a r piqûres. Sur la p lu p art, il est
peu ap p a ren t e t fait seulement p a ra ître la peau plus
noire su r tout le b a s-v en tre , seul lieu où se p ratique
ce tatouage.
Une description de tous les peuples de la Polynésie
a p p a rten an t à la race m élanienne nous e n tra în e ra it
trop loin. La p lu p art ont élé visités et décrits avec
soin par les nav ig a teu rs ; en lisant leu rs descriptions,
on se convaincra que ces insulaires a p p a rtien n en t à la
race m é lanienne et q u ’ils en p ré sen ten t lous les cara
c lè re s. C’est donc avec sû re té que nous pouvons
ra tta c h e r les ims aux a u tre s les peuples d ’u ne p a rtie
des Nouvelles-Hébrides et de la Nouvelle-Calédonie,
de Yanikoro, de l’archipel Nitendi, des îles Salomon,
de la Nouvelle-Bretagne e t de la Noiivelle-Irlande.
Toutes ces contrées ont été visitées successivement et
décrites p a r Cook, d’E n tre c a ste au x ,d ’Urville, Lesson,
Quoy et Cairnard.
P a rm i ces îles, habitées p a r la race mélanienne,
les moins connues et les moins visitées sont celles qui
fo rm en t le vaste arch ip el de Salomon. Nous avons
côtoyé ces îles dans toute le u r longueur. De tous les
points de la côte, des pirogues v en aien t au p rè s de
nos n av ire s; nous avons pu ju g er ainsi que tous ces
na tu re ls ap p a rten a ien t à la race mélan ien n e. Non
obstant les légères différences q u ’ils nous p résen taien
t d ’île à île, tous étaient noirs, avaient les cheveux
crépus, souvent touffus comme ceux des Yitiens,
et peints à la chaux, ainsi que le n r corps et
leu r visage.
Une pirogue p a rtie de l’île Anna ou de la pointe de
Christoval é tait montée p a r quelques hommes dont la
couleur claire, les cheveux en apparence lisses, donn
e ra ien t à penser que sur ce point existe un ram e au
carolin ou polynésien ; m a lh e u re u s em e n t, cette p irogue
resta à ime c e rta in e distance du navire, sans
vouloir accoster. Nous n e pouvons q u ’ex p rim e r nos
doutes, q u ’éclairciro n t les navigateurs fu tu rs *.
Si l’on en juge p a r le n ombre de pirogues qui vinre
n t à quelque distance de nos n av ire s, 1 île Christoval
s e r a it trè s -p e u p lé e " . Ces pirogues sont élégantes,
1 « Ces naturels ne nous parurent pas différents de ceux que nous
avions vus jusqu’ici. Moins noirs que les Yiliens, ils me semblèrent se rapprocher
de la race polynésienne, surtout par les cheveux qu’ils ont lisses
et non crépus comme ceux-là. Complètement n us, ils n’avaient aucun
tatouage sur le corps, plusieurs avaient les cheveux teints en blanc, et
tous portaient dans les lobes de leurs oreilles des cylindres de bois de près
de deux pouces de diamètre.
« Plus lard nous fûmes escortés par une trentaine de pirogues, venant
de Christoval. Les naturels étaient complètement n us, e t, contrairement
aux précédents, leurs cheveux étaient semblables à ceux des Vitiens. »
(Journal de M de Mont ravel) .
2 « Les naturels de Christoval étaient d’un noir peu foncé. Leurs cheveux
rasés au-dessus du front et des oreilles, étaient épais et crépus sur
le reste de la tête, et teints en rouge chez quelques-uns. Ils sont entièrement
nus. » (Journal du commandant Jacquinot. )
«. Les naturels de Christoval sont d’une couleur de suie ou chocolat,
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