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remboiichiire des fleuves des contrées chaudes de
l’Amérique et de l’Afrique, et en fin , le dugong qui
se trouve répandu vers les rivages des îles de la
Malaisie et du détroit de Torres.
On conçoit, à la rigueur, que ces animaux se n o u r rissant
de végétaux ma r in s , présentant d ’ailleurs u n
système de locomotion assez peu développé, ne quittent
point les rivages qui les ont vus naître ; mais en
se ra - t- il ainsi pour ces énormes cétacés qui pa rcourent
sans cesse les m e r s , q u i , malgré leur taille
colossale, se nourrissent de très-petits a n imau x , et
e r ra n t continuellement pour les re c h e rc h e r , sont
doués d’une puissance de locomotion qui surpasse de
beaucoup celle de tous les autres mammifères. Les
limites de leur habitation sont certainement les plus
reculées, elles ont cependant aussi des bornes. Nous
voyons les baleines et les rorquals habiter seulement
les zones glaciales et tempérées ; mais les espèces du
nord ne sont point celles du sud. Dans le n o rd , c est
la baleine franche, les rorquals de la Méditerranée
et- jubarte \ tandis que dans le sud se ren co n tren t
des espèces toutes différentes ; ce sont la baleine antarctique
, les rorquals noueux et bossu, décrits p a r
D u d le y \ et que nous avons été a même d’observer
plusieurs fois. De plus , la baleine antarctique paraît
se b o rn e r aux régions tempérées de l’hémisphère
su d , auprè s de l’extrémité de l’Afrique, de 1 Améi
Nous ne citons ici que les espèces les plus connues, celles dont la
délenninatlon ne laisse aucun doute.
~ Ce sont les baleines, Finn-bach et Munip-bach des pêcheufS.
riqiie et de la Nouvelle-Hollande, tandis que les ro r quals
noueux et bossu se tiennent dans le voisinage
des glaces du pôle h
La zone torride, elle aussi, a ses cétacés; indépendamment
d ’une foule de dauphins encore peu connus,
elle possède les monstrueux cachalots que les pêcheurs
américains vont cherche r entre les nombreuses
îles de la Polynésie ; quelques individus ont été à la
vérité rencontrés dans des parages tem p é ré s , mais
tout nous porte à croire q u ’ils ap p a rtien n en t à des
espèces différentes.
On connaît déjà u n grand nombre de dauphins
qui ont été pris et rencontrés plusieurs fois dans
les mêmes localités, q u ’ils n ’abandonnent probablement
jama is .......
En nous résumant, il nous semble, d ’après tout ce
qui précède, que nous pouvons tire r cette conclusion
: que tous les mammifères ont sur le globe une
habitation limitée et circonscrite q u ’ils ne franchissent
point ; leur réunion contribue à donner à chaque
contrée son cachet particulier de création. Quel
contraste en tre les mammifères de l’ancien et du
nouveau m o n d e , et les créations si spéciales et si
singulières de la, Nouvelle-Hollande et de Madagascar
!
1 c ’est donc à tort que les baleiniers et quelques naturalistes pensent
que les baleines, chassées pendant longtemps dans les mêmes parages, finissent
par les abandonner et par se réfugier dans d’autres contrées, et
sous les glaces inaccessibles des pôles. Il n’en est rien, et leur disparition
ne doit être attribuée qu’à une seule cause, à la destruction qu’on en
fait.