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de l’a rb re à pain et de quelques racines féculentes,
q u ’ils faisaient cuire dans des fours creusés en te rre ,
comme dans le re s te de la Polynésie.
Tels é ta ien t autrefois les hab itan is des Mariannes;
on voit que rien ne les séparait de la grande famille
Polynésienne. Depuis p rès de deux siècles, de nombreux
mélanges ont eu l ie u , qui s em b le ra ie n t, au
p rem ie r abord, avoir dû profondément a lté re r et modifier
cette race primitiv e. Il iTen est rien c ependant,
et les Alariannais, que nous avons vus su r différents
points de l’île de Guam, nous ont offert tous les cara
c tè re s de la race polynésienne.
« La race aborigène, dit M. de F rey cin e t, est loin
de former a u jo u rd ’hui la majorité de la population
de ces îles, elle n ’en est pas même to u t à fait la moitié.
Le reste se compose d ’Espagnols, de métis, de
Philippinois, enfin de quelques mulâtres, et Sandwichiens,
et Carolins. » Celte évaluation nous p a ra ît u n
peu exagérée, e t devoir tout au plus se ra p p o rte r à
Agagua, capitale des Mariannes, et siège du gouvernemen
t. Admettons c ependant q u ’elle soit de la plus
rigoureuse exac titude, elle n ’ap p o rte ra dans le type
national que de légères et presque inappréciables
modifications. En effet, les Philippinois, les Sandwichiens
et les Carolins é ta n t de la même race que
les Mariaimais, ne changeront c e rta in em en t pas le
type; q u an t aux Espagnols, à leu rs métis, aux m u lâtres
et â quelques Chinois, il se ra trè s -fa c ile de les
re c o n n a ître , eux et leurs p ro d u its, et de les distinguer
du reste de la population. Ajoutons q u ’ils sont en fort
petit nomb re, et que leu rs produits s’u nissant à la
souche m arian n a ise, finissent p a r s y fondre e n tiè rem
en t. Le plus g ran d nom b re d’é tran g ers, n a tu ra lisés
au x Alariamies, sont des Tagales de Manille. Or,
comme nous îe v e rro n s plus bas, la p lu p art des auteu
rs rap p o rte n t les Mariaimais aux Tagales.
C’est cette confusion ap p a ren te qui avait empêché
AL Quoy de se p ro n o n c e r su r l’analogie des Alarian-
nais et des a u tre s Polynésiens ; cependant ce ju d icieux
au teu r reco n n a ît « q u ’ils ont conservé, de leu r
type an c ien , les cheveux n o irs et lisses, îa larg eu r
des pommettes, l’obliquité de l’angle in te rn e de l’oeil
(sans c ependant le ren flemen t de 1a peau qu on r e marq
u e chez les Chinois dans cet en d ro it), u n peu
de grosseur dans les lèvres et les ailes du nez, etc.*.»
Telle est, en effet, la physionomie des Alariannais.
Suivant AL de F re y c in e t, l’espèce serait plus belle
à Rota, oû se co n serv e rait, dans to u te sa p u re té , le
véritable type des formes anciennes. Aiais à Guam,
les habitants ne nous ont présenté aucune différence
avec leurs voisins les Carolins, ils ont tous les c arac tè
re s que nous avons assignés à la race Polynésien
n e ". Il est facile de distin g u e r au milieu d ’eux
les métis d’Espagnols et d’indigènes; ils sont b e au coup
plus be au x que les indigènes p u rs , e t ils les
surpassent p a r la rég u la rité des tra its et la b la n -
t Zoologie de l’As trolabe , t. I", p. 28.
2 La population d’Umata, rappelle comme toute celle de l’î l e , les Carolins
des îies voisines, qui ne diffèrent guère d’eux que par le costume. »
[Journa l de M. Dubouzet).