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r o n n e e t h ab ite d’a u tre s îles. C’est ainsi q u ’ils o n t la
coutume de p o rte r des a n n e a u x aux oreilles et de se
p e rc e r quelquefois la cloison du nez p o u r y passe r
u n b â to n n e t. Ils laissent flotter leu rs longs cheveux
su r les épaules ; mais ils en a ltè ren t la co u leu r au
moyen de la c h a u x , qui leu r donne u n e vilaine tein te
rousse. L eu r tatouage est rég u lie r. Il y avait p a rm i
les Tikopiens u n h a b itan t des îles des Am is, qui ne
p ré sen ta it au cu n e différence avec eu x . Nous n ’en
au rio n s rien su si l’on n ’avait pas eu le soin de nous
en in stru ire '. »
Nous-mêmes, en longeant l ’île Monteverde ou Nougouor,
au milieu des îles Ca rolines, avons été accostés
p a r une douzaine de p iro g u e s , montées chacune
p a r six ou h u it n a tu re ls , et p o rta n t sans doule lous les
hommes de l’île. Ils s’am a rrè re n t à l’a rriè re de nos
n av ire s e t nous s.uivirent ainsi p en d an t plus d’une
h eu re . Nous n ’hésitons p o int â reg a rd e r ces in su laires
comme a p p a rte n a n t au type polynésien p u r,
dont ils sont u ne des plus belles peuplades".
t Zoologie du voyage de l ’As trolabe, t. I", p. 24.
2 Nous fûmes généralement séduits par la beauté des traits de ces indigènes,
leur taille élevée qui dépassait de beaucoup la moyenne, et leurs
belles proportions. Leur pbysionomie douce, ouverte et intelligente, et
leur angle facial qui se rapprochait beaucoup de celui de la race caucasique,
reposèrent agréablement nos yeux de la vue des visages féroces et
abrutis des nègres océaniens. Leur peau d’un jaune clair et leurs yeux
expressifs , tendaient à les rapprocher encore plus de la famille européenne
que les autres Polynésiens. Leur race fut proclamée à l’unanimité
la plus belle de l’Océanic que nous eussions vue, sans excepter même les
habitants de Nouka-Hiva Us étaient environ une centaine. {Journal
de M. Dubouzet).
Ils laissent c ro ître leu r b a r b e , qui est n oire e t assez
lo n g u e , sans ê tre touffue; leu rs cheveux sont
n o ir s , longs e t releves d e rriè re la te te ; plusieurs
avaient la "figure belle et régulière ; q u e lq u e s-u n s
avaient de légères m arq u e s de ta to u ag e ; d ’au tre s
p o rta ien t u n petit chapeau tressé en fils de cocotie
r , de forme singulière ; le fond en est pointu et les
bords assez la rg e s , relevés e t aplatis comme nos
chapeaux à cornes. P o u r le faire te n ir su r la t ê t e , il
faut nécessairement l’a tta ch e r sous le menton. Une
c e in tu re complète le u r costume.
Ils p a ra issen t co n n a ître le tabou. Leurs p irogues,
sans ê tre g ra n d e s , sont assez hien faites et m a rch en t
b ien , su rto u t à la r am e ; elles sont p o u rv u es d u n
balancier: Us. n ’av a ien t point d arme s avec eu x , et
ne possédaient q u ’u ne grande q u an tité de lignes de
différentes g ro s s e u rs , armées d’hameçons de n a c r e ,
le to u t ren fe rm é dans de petits coffres de bois, ils
nous les é ch an g èren tav ec av id ité co n tre des couteaux
et des colliers. Ils nous engageaient beaucoup à aller
dans leu r î l e , nous p rom e ttan t des co co s, des poissons
et des femmes. Leur d e n ts , blanches et bien
ran g é es , in d iq u en t q u ’ils ig n o ren t l’usage du betel.
L eu r co u leu r est plus claire que celle des n a tu re ls
d ’H ogoleu, G o u ap , et des a u tre s Carolins. Ils sont
fo rts , bien co n stitu é s, e t, quoique assis dans leurs
p iro g u e s , ils nous p a ru re n t de grande taille *.
« « C C S insulaires étaient grands, bien faits et d’une figure agréable,
couleur jaune cuivré. Ils connaissent le tabou. Le type de la figure de ces
insulaires me parut infiniment mieux que tout ce que j’avais vu jusqu a-
L
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