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RACE AUSTRALIENNE.
Syn. Australiens. Lesson.
Espèce australienne. Desmoulins. Bory de Saint-Yincent.
Nous n ’avons visité les h ab itan ts de la Nouvelle-
Hollande que su r u n seul point, à la baie Raffles, p a r
9 degrés environ de latitude sud. Mais la description
que nous allons en d o n n e r p eu t se rap p o rte r à tous
les habitanis de la Nouvelle-Hollande en général; c ar
ils sont p a rto u t id en tiq u es, et les descriptions des
v o y ag eu rs, qui les ont visités su r divers p o in ts, s’acco
rd en t à ce sujet ri
Nous vîmes à la baie Raffles une vingtaine d ’hommes
env iro n. Ils étaient d ’u ne s ta tu re m édiocre, ayant
les membres fort g r ê le s , le v e n tre gros et le buste
peu développé ; le u r couleur é ta it d ’u n n o ir fuligineux
assez intense. Leurs c h e v e u x , divisés en gros
flocons, sales, jau n is, emmêlés, mais non laineux et
ondulés comme ceux des n è g re s , donnaient à leu r
tête une apparence volumineuse. Leur b a rb e élait
« « Le caractère de physionomie de ces hommes nous semble à peu
près le même dans toute la Nouvelle-Hollande, autant qu’on peut en juger
par les relations des voyageurs, et par ce que nous avons vu n ou s-m ê mes
dans la baie des Chiens-Marins, à la baie Jervis et à Port-Jackson.
Il peut y avoir quelques différences d es aux localilés; mais e lles ne modifient
pas essentiellement le type général. » ( Zoologie du Voyage de
i'Aslrolabe, t. l" , par Quoy et Gaimard.)
assez longue sans ê tre touffue. Leur visage assez large
p ré sen ta it des arcades sourcilières pro ém in en te s, des
pommettes saillantes, la sclérotique d’u n blanc b ru n
â tr e ; enfin les lèvres méd io crem en t grosses et proéminentes
, la bouche fort grande et les dents trè s -
blanches ; u ne incisive su p é rieu re manquait presque
chez lous.
La p lu p a rt avaient les épaules e t la poitrine couv
e rte s d’u n tatouage en relief.
Nous n ’aperçûmes pas leu rs femmes, ils les te n
a ie n t cachées avec soin. Nous ne p ûm e s, malgré
toutes nos re c h e rc h e s , tro u v e r le lieu ou le village
où étaient leurs demeures.
A la b aie Railles, comme au reste, dans toute la Nouvelle
Hollande , la te rre ne p ro d u it, à l’exception de
quelques rac in es, au cu n fru it, aucun végétal capable
de s e rv ir de n o u rritu re à l’homme. Aussi les n a tu re ls
n ’o n t-ils d ’au tre s ressources que ce q u ’ils tro u v en t
au bord de la m er. Un banc considérable de coquilles
du genre Vénus leu r io u rn issa it une n o u rritu re d u n
goût passable, mais bien peu substantielle.
Nous les avons vus avaler avec avidité l’animal de
la placune v i t r é e , dont le goût est rep o u ssan t et la
saveur d’u ne âcreté des plus violentes. Nous en avons
fait la désagréable expérience. Le goût exécrable de
ce mollusque persiste p endant plusieurs h eu re s, n o n obstant
lous les palliatifs q u ’on peut employer. Sur
quelques p o in ts , ils boivent de l’eau de m e r* . Nous
A la baie des Chiens-Marins, suivant M. de Freycinet,