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Des croisements chez les bimanes.
r i Nous avons vu chez les animaux domestiques, les
uns descendus d’une espèce unique, purs de tout mélange,
ne présenter que des altérations dues à la domesticité
;
Les autres, altérés par des mélanges avec les espèces
voisines, offrir des variétés sans nombre.
Celte dernière opinion, nous l'avons dit, a été vivement
combattue par quelques auteurs ; en nous
voyant chercher à la soutenir et à l’étayer par des
faits et des exemples, on pourrait croire qu’elle est
indispensable au maintien de notre système sur les
races humaines. Il n ’en est rien : la division du genre
humain en trois espèces distinctes s’accorde parfaitement
avec les deux opinions émises sur les animaux
domestiques ; car, au fond, elles diffèrent peu, puisqu’elles
reconnaissent le même principe, la persistance
de l’espèce.
Suivant la première, deux espèces s’accouplent;
des métis sont produits, ils sont d’une fécondité
bornée. Viennent-ils à s’accoupler à l’une ou à l’autre
des espèces-mères, ils ne tardent pas à rentrer et à se
fondre dans ces espèces.
La seconde opinion signale plus de fécondité chez
les métis ; cette fécondité s’accroît et se prolonge in -
défmiment par les soins et les artifices de l’homme :
il en résulte une altération d’une partie de l’espèce,
c’est-à-dire un noyau permanent de métis, qui vit à
côté de l’espèce, sans toutefois robscurcir *.
Il en est de même chez le genre humain : là, les
espèces sont très-voisines, e t , suivant ce principe
émis plus h a u t, « que plus deux espèces sont voisines,
plus le produit a de chances pour être fécond, »
les métis qui en sortent paraissent jouir d’une certaine
fécondité, mais qui, de même qiie chez les animaux,
n’est pas absolue. Comme ces derniers, ils
rentrent dans les espèces mères en s’accouplant avec
elles ; mais il en existe toujours un certain nombre,
car, indépendamment de leur fécondit érelative, de
nouveaux sont sans cesse produits par rimion des
deux espèces mères.
L’accouplement des diverses espèces d’animaux
entre elles n’est point dans la nature, avons-nous dit;
il est le fruit d’une perversion de l’impulsion génératrice,
perversion qui a lieu aussi chez rhomme. La
nature a mis chez lui des idées innées de beauté,
dont îe type se trouve peur chaque peuple dans sa
propre espèce.
Le nègre semble hideux à chaque Européen, de
même notre pâleur sera regardée avec dédain par
l’homme noir. Pour que l’accouplement ait lieu entre
1 Ainsi cette définition de l’espèce par Pvay, et après lui par Bulîon,
« que l’on doit regarder comme d’une même espèce tous les animaux qui,
s’accouplant ensemble, donnent une génération féconde,» n’est point
exacte.