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rait cessé lorsque chaque ê tre aurait trouvé sa place
su r notre planète?
Mais , en admettant même qu’à la suite des temps
toutes les c ré ature s douées de quelque faculté de locomotion,
depuis les oiseaux, qui peuplent les airs et
qui peuvent en peu de temps franchir d ’immenses
espaces, jusqu’aux myriades d’animalcules qui r am pent
à la surface du sol, soient pa rvenues , nonobstan
t les chaînes de m o n ta g n e s , l’immense étendue
de l ’Océan, les obstacles de toutes sortes, à gagner les
lieux qui leu r avaient été assignés, comment a - t - i l
pu en être de même pour les végétaux? Nous avons
dit plus h au t que les graines de quelques espèces pouvaient
être transportées p a r les vents, d ’autre s pa r
les fleuves et les courants de la m e r , d ’autres enfin
p a r les oiseaux; mais toutes ces causes réunies sont
bien insuffisantes pour expliquer, su r les différentes
contrées du globe, la présence de ces innombrables
espèces si variées, si différentes de formes et de stature,
qui revê tent les plus petits coins du globe et leur
donnent un cachet et une physionomie particulière.
Tout se réunit pour re te n ir les créatures aux lieux
qu’elles habitent. Leur temp é ramen t, leu r organisation
sont en rapport avec les conditions physiques
de leurs stations. Elles trouvent dans le même lieu
tout ce qui est nécessaire à leùr existence. La na ture
a pourvu à tous leurs besoins; mais la plus forte
ba rriè re est celle de l’instinct, cette force aveugle,
inconnue , qui les retient au sol qui les a vues naître.
Quelques espèces paraissent, au premie r abord.
ANTHROPOLOGIE,
faire exception à ces lois toutes-puissantes ; mais en
les étudiant d a v an tag e , elles apportent une preuve
de plus à la force de l’instinct que la nature a placé
chez ses créatures. Ains i, les lemmings, les ondatras
abandonnent p a r troupes leurs climats pendant la
saison rigoureuse; puis, lorsque la temp é ra tu re devient
plus douce, ils franchissent de nouveau les montag
n e s , les fleuves; rien ne les a rrê te , et ils re to u r nent
aux lieux q u’ils avaient été forcés d’abandonne r.
Chez les o ise au x , nous voyons plusieurs espèces quitte
r nos contrées aux approches de l’hiver pour r e chercher
des climats plus doux; mais le printemps
vient-il à r e n a î t r e , on les voit aussitôt revenir et
trave rser d ’immenses espaces, sans autre guide que
leur in s tin c t, quelle que soit la puissance de leu r vol,
depuis la rapide hirondelle ju sq u ’à la caille au port
lourd et aux ailes courtes.
Le même phénomène se reproduit chez les poissons
: à certaines époques de l’a n n é e , les nombreuses
familles des s combéroïdes , des chipées, abandonnent
leurs climats sans autre guide que leur instinct; ils
reviennent périodiquement aux mêmes lieux et s’en
retournent aux mêmes époques.
Enfin, d ’autres exceptions sont dues à l’homme;
mais elles sont bien peu nombreuses, elles n ’allèrent
en rien la physionomie primitive de la création. Elles
sont du reste connues : l’homme a gardé le souvenir
de ses oeuvres.