Nous avons vu à Alangareva quelques n a tu re ls de
l’île Rapa ; ils so n t en to u t semblables aux Mangare-
viens.
En longeant les îles Alinerve et Serles, nous aperçûmes
su r le rivage plusieurs n a tu re ls ; ils nous paru
r e n t en tiè rem en t nus et très-foncés en co u leu r;
quelques-uns po rtaien t des lances.
En ré sum an t les descriptions faites p a r les différen
ts navigateurs su r les habitants de l ’a rch ip el P o -
motou, on voit que, dans toutes les îles, ces n a tu re ls
sont les mêmes et q u ’ils ne diffèrent pas des a u tre s
Polynésiens de l’ouest. La seule différence q u ’ils p ré sen
ten t est une teinte plus foncée : mais cela ne doit
point su rp re n d re chez des gens h ab itan t de petites
îles basses, constamment occupés, sous u n soleil
a rd en t, à ch erch e r le u r n o u rritu re su r un rivage de
sable blanc.
Une coutume qui paraît ê tre générale chez ces
p eu p le s, est celle de p o rte r les cheveux et la ba rbe
longs.
Dans toutes les île s , ils pa raissent ê tre d ’im n a tu
rel féroce et g u e rrie r; ils o n t constamment été vus
avec leu rs armes.
A l’archipel Pomotou nous réu n iro n s l’île de P â ques
ou Waihou, quoiqu’elle s’en trouve à une grande
distance. C’est la p rem ière île de FOcéanie qui se
présente en v en an t d’Amérique. Elle offre un in -
Le salut se fait par l’attouchement du nez. Ils possèdent des chiens semblables
à ceux de Taïti. Leurs armes sont des massues et de longues piques
garnies de queues de raies.» (Deuxième voyage de Cook).
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té rê t p a rticu lie r p a r des ru in e s de constructions
grandioses, ap p arten an t à u n a u tre âge et in d iq u an t
u ne certaine civilisation.
Aujourd’h u i , les hab itan ts de l’île de Pâques sont
au même degré de civilisation que le reste des Polynésiens,
avec lesquels ils o n t les plus complètes an a logies.
Cette île a été successivement visitée p a r Cook *,
Lapeyrouse, Beechey, e t réc em m en t p a r la frégate la
Vénus; voici le p o rtra it que le comman d an t Dupetit-
Thouars fait de ses hab itan ts : « Les hommes sont
1 Voici ce que dit des naturels de l’île de Pâques ce célèbre navigateur
:
« D’après quelques paroles qu’ils proférèrent, nous conclûmes que
leur langue est un dialecte du taïtien. D’ailleurs, tout en eux annonçait
une origine commune; ils étaient d’une stature moyenne, mais un peu
minces. Leurs traits ressemblaient à ceux des Taïtiens, mais ils étaient
moins agréables ; ils étaient tatoués comme les naturels des îles de la
Société, des îles des Amis et de la Nouvelle-Zélande. Le bas de leurs
oreilles était si allongé qu’il appuyait presque sur l’épaule, étant percé
d’un très-grand trou. » [Deuxième voyage de Cook),
« On remarquera, dit Forster dans le môme voyage, qu’ils ont aussi
l’usage de se tatouer, qu’ils fabriquent également des étoffes avec une
écorce d’arbre, que la forme et le travail de leurs massues et la manière
d’apprêter leurs aliments sont les mêmes. D’ailleurs, le dialecte de l’île
de Pâques est pareil à beaucoup d’égards à celui de la Nouvelle-Zélande,
et il a aussi quelque chose de celui de Taïti. Ils ont des lances armées à
la pointe d’un morceau triangulaire de lave. Un d’eux tenait une massue
de combat, d’environ 3 pieds, sculptée à une extrémité, et d’autres en
avaient de courtes pareilles aux Patous-Patous de la Nouvelle-Zélande
Ils se barbouillent de craie rougeâtre et d’une couleur orangée. Leur front
est resserré; leur nez, sans être trop large, est un peu plat entre les yeux,
leurs lèvres sont fortes, quoiqu’elles n’aient pas l’épaisseur de celles des
nègres. Leurs cheveux sont noirs et bouclés, leurs yeux d’nn brun foncé
et petits; ils ont des espèce des diadèmes de plumes; ils cuisent leurs
aliments dans un four creusé en terre. »