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prochements si exacts avec les Polynésiens, et des différences
si m a rq u é es avec les Aîalais, observés p a r
un homme qni, à p lu sieu rs reprises, avait vu ces différents
peuples, e lle s avait vus avec les yeux d ’un obse
rv a teu r éclairé e t u n e aptitude p a rticu liè re p o u r ce
genre de recherches, il n ’est p o int pe rm is de d o u te r
de l’identité des habitants de Alanado avec les Polynésiens.
Et c ependant, ce qui prouve bien ju sq u ’où peut
e n tra în e r l’e sp rit de système, c ’est que d ’Urville qui,
comme on sa it, se liv ra it avec passion à l’étu d e de
l’e th n o g ra p h ie , ou étude comp a rativ e des langues,
dit, en p a rlan t de la langue des Harfours de Alanado ,
qu’elle offre encore moins de rap p o rts avec le polynésien
q u ’avec le malais, et il en tire celte conclusion:
« Ainsi s'évanouit l’e spoir que j ’avais d’ab o rd conçu,
d ’ap rè s l’aspect des rap p o rts e x té rie u rs e t physiques,
de re tro u v e r à Célèbes u n e b ran ch e polynésien
n e. »
Ainsi, au x yeux de d ’Urville, les c a ra c lè re s zoologiques,
l’analogie des coutumes n e so n t r ie n ; les
langues seules so n t les carac tère s to u t puissants p a r
lesquels on p eu t re tro u v e r l’origine des races, é tab lir
le u r fdiation, et les ra tta c h e r les unes aux a u tre s .
Et qu’on n ’accuse p oint ici n otre conclusion d ’être
fo rc é e , n o tre in te rp ré ta tio n des paroles de d ’U rville
d ’ê tre fausse ou ex ag é ré e ; c ar il est évident
p o u r quiconque a lu la Philologie du voyage de l’A^-
trolabe, qu’il ne ra tta c h e point l’origine des Polynésiens
ou des Aîalais, soit à l’Asie ou à l’Amérique,
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u n iq u em en t p a rc e que les langues n ’offrent p oint
d ’analogie, e t qu’il est forcé ainsi de supposer u n
grand peuple océanien p rim itif, h ab itan t autrefois
u n c o n tin en t a u jo u rd ’h u i submergé.
D’après u n semblable système, comm en t p o u rra it-
on ra tta c h e r e n tre elles ces n om b reu ses trib u s d’América
in s , id entiquement les mêmes p a r les caractè
re s p h y s iq u e s , e t p a rla n t c ependant des langues
diverses?
E t de ce que les n o irs des îles Viti p a rlen t u ne
langue qui p a ra ît se rap p ro ch e r du P o ly n é s ie n , en
co n cln era -t-o n que le u r orig in e est la même que celle
des Polynésiens ?
Nons p o u rrio n s m u ltip lie r ces exemples ; m ais ils
nous semblent suffisants p o u r m o n tre r la supériorité
des c a ra c tè re s physiques dans la d é te rm in a tio n des
espèces , e t l’inefficacité de la linguistique dans p lu sieu
rs circonstances.
Il n ’est point é to n n an t, d ’a illeu rs, que les Harfours
de Alanado a ie n t em p ru n té quelques mots et quelques
to u rn u re s de phrases au x Aîalais, puisqu ils
sont en to u ré s de tous côtés p a r des peuplades de
cette rac e et q u ’ils o n t avec eux des communications
fréq u en tes.
Il n e faut pas conclure, de ce qu’une centaine de
mots au plus (car c’est to u t ce que l’on connaît de
la langue de Alanado), et encore des mots les plus
usuels, ressemblent à la langue malaise, que ces langues
so n t les mêmes. Une connaissance plus a p p ro -
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