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prend aussitôt tous ses droits. Les formes primitives,
immuables, qu’elle avait données à l’homme selon
son espèce, reparaissent dans toute leur pureté native.
MM. Quoy et Gaimard en citent u n exemple frappant,
Les habitants du port du Roi-Georges , à la
Nouvelle-Hollande, peuplade misérable, ayant à peine
des huttes et quelques peaux pour se garantir de
l’intempérie des saisons, man q u an t la plupart du
temps de la n ourriture né c e s sa ire , et s’en gorgeant
dans l’occasion, oifrent l’image la plus complète de
cet état de dégradation physique auquel peut p a rvenir
l’homme. Ils existent et se pe rpé tuent ainsi
depuis bien des siècles, et cependant, soumis à un
régime c o n t r a i r e , ayant une nourriture abondante,
au bout de quelque temps, leur maigreur disparaît,
la peau reprend son embonpoint, et les muscles leur
développement. C’est ce que présentèrent quelques
femmes que des Anglais, pécheurs de phoques, avaient
prises à leur service*.
La propriété d ’engraisser outre mesure e s t - e l le
une monstruosité enfantée par la civilisation, ou bien
u n caractère appartenant exclusivement à certaines
espèces ?
Chez les races civilisées de l’Europe, l’obésité est
trè s -fréq u en te ; il doit cependant y avoir une proportion
entre les races de l’espèce caucasique. Mais
jusqu’à présent, nous ne sachions pas que des obser-
servations exactes aient été faites à ce sujet, et nous
pe rme ttent de tire r des conclusions.
’ Voyez Zoologie du Voyage de l ’Astrolabe, t. I®", p. 41.
Cette faculté n ’est point bornée aux Gaucasiques,
elle se rencontre encore à un haut degré chez les
Mongols. Les Chinois nous en offrent des exemples
f ra p p a n ts , et qui peuvent être regardés comme des
types en ce genre.
La race polynésienne en offre aussi des exemples.
Aux îles S an dwich , les principaux chefs des deux
sexes se font h onneur de leur ampleur et de leur
corpulence. Nous avons rema rq u é des cas semblables
à T a ï ti , aux îles Tonga et Samoa.
Les nègres océaniens nous en ont présenté quelques
cas , mais r a r e s , isolés, et ne sortant pas d ’une
manière exagérée des proportions ordinaires. Les
nègres d’Afrique paraissent être dans le même cas;
cependant on manque d ’observations précises sur ce
sujet.
Les effets produits pa r la n o u rritu re paraissent se
borner à ceux que nous venons de citer, et on conçoit
facilement q u ’il en soit ainsi; car l’homme est essentiellement
omnivore. Il met à contribution îa n a ture
entière, et les règnes animal et végétal fournissent
à sa table des mets sans nombre ; en général il allie
ces deux règnes, mais souvent aussi un seul forme
la base de sa nourriture . Les Patagons, à l ’exception
de quelques racines , vivent exclusivement de
chair. Plusieurs des peuples de la Polynésie ont une
n o u r r itu re presque entièrement végétale, ils ne man gent
de la chair q u ’accidentellement. Les Indous,
obéissant à des préceptes religieux, ne se n o urris sent
que de végétaux. Les habitants du KamschatUa