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222 VOYAGE AU POLE SUD.
Ces trib u s u e sont que des lamilies plus ou moins
nomb reu ses, obéissant à un cacique ou p a tria rch e.
Il y a autant de caciques que de familles. Ces diverses
familles ne s’allient p^.int les u n e s avec les a u tre s ; le
type se conserve p u r, e t chaque trib u oflre dans les
hommes qui la composent u n e taille et une co rp u lence
h peu près égales. On a vu qu’il y avait h cet
égard de grandes diflérences en tre les diverses trib
u s , les unes n ’é tan t composées que d ’hommes de
grande taille, tandis que les au tre s n ’offrent qu’une
sta tu re médiocre. Ces différences n ’ex iste ra ien t c e rta
in em en t p a s, et il y a u ra it homogénéité dans les
tribus, si les alliances avaient lieu e n tre elles, s’il y
avait fusion.
Avant l’a rriv é e des Européens, il n ’y avait au cu n e
différence e n tre les m oe u rs de ces peuples ; ils étaient
tous chasseurs et nomades. Lorsque les ressources
diminuaient dans u n lie u , ils ra b a n d o n n a ie n t p our
a ller plus loin. Q u e lq u es-u n s, h ab itan t les bords de
la m er, étaient à la fois pêcheurs et chasseurs.
L’arrivée des E u ro p é en s, l’importation des c h e vaux,
devenus sauvages dans les plaines et m u ltipliés
à l'infini, v in ren t offrir au x nomades indigènes
u n auxiliaire puissant ; en même temps que le fer
leu r fournissait des armes plus sû re s. Leurs chasses
devinrent plus fructueuses ; ils p u ren t en peu de temps
se tran sp o rte r d ’un lieu à un au tre et p a rc o u rir de
grands espaces. Aiais, n o nobstant ces nouveaux et
puissants moyens, la chasse n ’é tait pas to ujours aussi
abondante, et souvent de d u re s p rivations le u r étaieiii
imposées ; aussi, p lusieurs trib u s s’efforcèrent-elles
de ré u n ir de n om b reu x chevaux et d’en former des
tro u p e a u x , dont la ch air, le lait des cavales fu ren t
pour elles d ’im'grand secours. Ils dev in ren t donc pasteu
rs comm e les ho rd es de Kalmoucks du n ord de
l’Asie. Plus ta rd , la vue des champs de blé et de maïs
cultivés p a r les E u ro p éen s, et fourn issan t une re s source
a b o n d an te , vint le u r enseigner l’ag ricu ltu re;
dès ce m omen t, l’é ta t nomade d u t cesser, la propriété
te rrito ria le fut co n n u e, eut ses limites, des demeures
plus solides, plus p e rsistan te s, d u ren t s’élever et se
ré u n ir pour ré siste r aux invasions e t protéger la prop
rié té .
Dans toute cette p a rtie de l’Amérique, on trouve
les trib u s dans ces différents é tats ou dans des n u a n ces
de passage in te rméd iaires. Les Araucanos, les plus
rap p ro ch és des Européens, et, p a r conséquent, les
plus civilisés, sont cultivateurs. Des trib u s au delà
des Cordillières possèdent de n om b reu x tro u p eau x de
chevaux e t sont p a steu rs ; enfin les peuplades qui h ab
ita ien t autrefois les b o rd s du détroit de Alagellan,
où elles vivaient misérablement de pêche et de chasse,
sont devenues un peuple c h a s s e u r, p a rco u ran t de
grands espaces de te rra in en p o ursuivant les troupeaux
de guanaques. Les seuls h ab itan ts de la Terre de Feu
sont restés ju sq u ’à ce jo u r dans leu r misère d ’a u tre fois
; mais on a vu, d’après ce que nous avons dit plus
h au t, que déjà quelques peuplades possédaient des
chevaux et avaient adopté le genre de vie des Pa ta gons.
Il n ’est p oint douteux que toutes les au tre s ne
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