Les mammifères , qui ont circulation et respiration
entière, auront aussi oxigénation entière.
Les oiseaux ont une circulation entière aussi,
mais ils ont une respiration double, parce que l’air
pénétré , par des voies que nous indiquerons dans
la suite , dans toutes les parties de leur corps,
et y baigne continuellement le sang de la grande
circulation , presque comme celui de la petite peut
1 etre dans le poumon. L e produit sera donc une
oxigénation double.
On sent que je n’ai pris la fraction: que pour
m exprimer plus clairement , mais que dans la
réalité on ne peut l’apprécier si rigoureusement,
et qu elle varie même probablement dans les divers
genres de chaque classe.
Toujours est-ce d’après ces considérations que
Ton peut estimer, et, pour ainsi dire, calculer la
nature de chaque animal ; car la respiration communiquant
au sang toute sa chaleur et son énergie,
et par lui aux parties toute leur excitabilité, c’est
en raison de sa quantité que les animaux ont plus
ou moins de vigueur dans toutes leurs fonctions.
Delà la force du mouvement, la finesse de sens,
la rapidité de digestion , la violence de passion des
oiseaux. Delà le degré plus tempéré de toutes ces
qualités dans les mammifères ; delà l’inertie, la
stupidité apparente des autres classes.
De-là les degrés de chaleur naturelle à chacune
de ces classes , qui sont des indices toutrà-fait
proportionnés de ceux de leurs autres qualités.
Pour revenir à la circulation même, elle s’opère
au moyen des forces musculaires ; et ces
forces sont sur-tout exercées par le système artériel.
L e veineux semble n’etre que passif.
Sur la réunion du tronc veineux au tronc artériel
qui lui correspond, se trouve un muscle creux doue
d’une irritabilité très-vive,et sur-tout très-continue,
qui se contracte avec force sur le sang, toutes les
fois qu’il y arrive. Il porte le nom de ventricule.
Aux deux orifices de sa cavité sont placées des
valvules. Celles du côté de la veine sont disposées
de manière à laisser entrer le sang dans le ventricule
, mais à ne lui point permettre de sortir.
Celles du côté de l’artère le laissent sortir et non
entrer. De cette manière la marche régulière du
sang des veines vers le ventricule, et du ventricule
vers les artères , est constamment entretenue ;
et comme tout le système est plein de sang , les yal-
vules sont soutenues dans leur effort par le saDg
qui est derrière elles , et n’ont pas besoin d une
grande force pour n’être pas déchirées, quoique
l’action du ventricule soit assez violente. Tout se-
roit, pour ainsi dire , en équilibre sans elles ; elles
n’ont d’autres fonctions que de rompre cet équilibre.
Ainsi le ventricule ne peut se contracter sans
se vider dans les artères qu’il gonfle , en poussant
en avant le sang qu’elles contiennent déjà au moyen
de celui qu’il y ajoute , et c’est ce gonflement
qu’on appelle pouls. Il paroît qu’en gonflant les
artères, le coeur les déplace aussi en les redres