X X V I I I e L eçon. Voix.
sont celles qui se replient et se contournent sur
elles-mêmes de différentes façons.
On en observe de telles parmi les gallinacés dans
le coq de bruyère, du genre des tétras ; et dans
plusieurs hoccos et penelopés, parmi les oiseaux de
rivage ; dans presque tous les mâles du genre ardea,
comme hérons , butors , cigognes et grues ; et
parmi les oiseaux nageurs, dans l’espèce du cigne :
mais ces contours ne se trouvent presque jamais
que dans les mâles, comme les renflemens que
nous avons vus au larynx inférieur des canards
et des harles , et les femelles en sont presque toujours
dépourvues; aussi leurs voix sont-elles cons*
tamment plus aiguës que celles des mâles dans
toutes ces espèces.
L a facilité que les trachées ont à s’allonger ou à
se raccourcir , ne tient point à leurs muscles, mais
à leur texture : celles qui ont les anneaux plus minces
, et séparés par des intervalles membraneux
plus grands, sont plus variables que celles dont les
anneaux sont larges et se touchent presque. Aussi
tous les oiseaux que j ’ai appelés chanteurs , ont-ils
leurs anneaux aussi minces que des fils-,- et les
membranes qui les unissent minces et flexibles;
au point qu’on peut, en comprimant leur trachée
dans le sens de sa longueur, la réduire de beaucoup
plus de moitié.
Les oiseaux de rivage et les oiseaux palmipèdes
ont, au contraire, en grande partie les anneaux
larges, presque contigus ,,et comme recouverts les
uns par les autres , à cause des rétrécissemens alternatifs
dont j’ai parlé plus haut.
Dans la plupart des autres, la partie inférieure
de la trachée est formée d’anneaux rapprochés, ou
même soudés ensemble.
Quant à la forme, comme j ’ai déjà parlé des
trachées repliées et contournées sur elles-mêmes,
il ne me reste plus qu’à les diviser en quatre ordres:
i°. les trachées cylindriques ; 2°. les trachées coniques
; 3°. les trachées qui ont des renflemens
subitsy 4°. celles qui se renflent et se rétrécissent
par degrés insensibles.
Les trachées cylindriques forment le plus grand
nombre ; on en trouve de telles dans tous les oiseaux
chanteurs, dans les oiseaux de rivage qui
ont la voix grêle ou flûlée, dans les femelles des
oiseaux nageurs, et dans beaucoup d’oiseaux de
proie et de gallinacés : mais leur base n’est pas
toujours un cercle ; elles sont très-souvent applaties
d’avant en arrière , et vers le bas elles le sont presque
toujours un peu par les côtés.
Les trachées coniques sont en cônes très-aîongés
dont la partie plus large est du côté de la bouche.
J ’en ai observé de telles dans le dindon, le héron
, le butor y Y oiseau royal 3 le cormoran et le
fo u y qui sont tous des oiseaux à voix éclatante.
Les trachées subitement renflées sont les plus
rares. Je n’en connois que deux exemples : le g arrot
( anas clangula ) , et la double macreuse
( anasfusca ) ; mais le s renflemens, quoique placés
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