celles de l’épiploon colique, se distinguent par leur
extrême délicatesse. Tous sont remarquables en ce
que leurs vaisseaux sanguins dirigent vers le foie
tout le sang qui leur arrive, et augmentent ainsi la
quantité de liquide destinée à la secrétion de la
bile. L e grand épiploon 3 suspendu comme un rideau
entre les parois musculeuses du bas - ventre
et les circonvolutions des intestins , modère sans
doute un peu les froissemens que ceux-ci pour-
roient éprouver des premières , et sert particulièrement
à retenir dans les intestins la chaleur
qui tend continuellement à s’échapper vers la circonférence.
L ’histoire des membranes graisseuses
dans les animaux qui hibernent, va nous confirmer
dans cette dernière opinion. Lorsque l’estomac
est plein d’alimens , cet épiploon est raccourci
et relevé sur sa face antérieure, de manière à la
recouvrir plus complètement qu’avant. Il rend alors
plus particulièrement à ce viscère le service que
nous venons de lui attribuer à l’égard des intestins.
En même-temps le sang passant moins facilement
dans ses vaisseaux, coule plus abondamment dans
ceux de l’estomac, dont les premiers ne sont que
des divisions , et y sépare une plus grande abondance
des sucs gastriques.
On voit par l’exposition précédente, que c ’ e s t
principalement le grand épiploon que nous devons
avoir en vue , dans la comparaison que nous allons
faire des épiploons de l’homme avec ceux des autres
mammifères, Il existe dans tous ces animaux ?
et son étendue varie beaucoup , sans suivre le rapport
des ordres naturels. On sait qu’elle n est pas ,
à beaucoup près , la même dans le8 différens individus
de l ’espèce humaine , que l’épiploon n atteint
pas quelquefois l’ombilic , que d’autres fois il de-
passe à peine ce point, que dans d’autres cas enfin .
il descend-jusqu’au pubis. Les différences moins
marquées dans les autres mammifères pour les individus
d’une même espèce , ont lieu pour des espèces
d’un même genre , et sur - tout pour es
genres différens, quoique d’un même ordre nature .
Ainsi l’on a trouvé que l’épiploon de Y ours brun ne
dépassoit pas le milieu de l’abdomen , tandis que
dans le blaireau et le raton il se prolongeoit jusqu’au
pubis. Cependant il a le plus ordinairement
cette dernière étendue , et remonte même sur les
côtés jusqu’aux reins. Dans quelques ca s , il es
tellement développé qu’après avoir embrasse les
intestins en arrière , et s’être enfonce dans le bassin
, il revient en avant en longeant le rectum.
C’est ce que nous avons observé plusieurs fois dans
quelqiies espèces de singes. L ’espèce de cul-de-sac
qu’il formoit en arrière, en se repliant ainsi sur
les boyaux, étoit retenu par un fort tissu cellulaire
à la vessie , au rectum , au mésorectum , et
aux côtés du péritoine. Lorsque l’épiploon a cette
disposition, non seulement il augmente les enveloppes
des intestins , mais encore il fixe ces viscères
plus qu’ils ne l ’auroient été sans lu i, et empeche,
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