418 X X V I I e L eç. Cire, et resp. des an. sans verl.
glemens. Il se figuroit que chaque dilatation etoit
une sorte de coeur particulier, et que ces différens
coeurs se transmettoient le sang ; mais il remar-
quoit en même temps , que la succession des batte-
mens nétoit point régulière, et que quelquefois
le fluide prenoit une marche rétrograde.
Lyonnet a mieux décrit ce vaisseau dorsal. C’est,
ainsi que nous l’avons vérifié , un canal uniforme
allant de la tête jusqu’à l’extrémité opposée, en
grossissant un peu , mais fermé par les deux bouts ;
il est garni, de chaque côté, d’un certain nombre
de faisceaux transversaux de fibres musculaires,
pour ainsi dire en forme d’ailes, qui fixent leur
autre extrémité à l’enveloppe générale. C’est à
eux par conséquent à des muscles extrinsèques,
et non à son propre tissu, qu’il doit ses dilatations
et ses contractions.
Lyonnet assure qu’il n’a pu trouver aucun vaisseau
qui dérivât de celui-là pour se porter dans
quelque partie du corps, et cependant l’on sait
qu’il a décrit des trachées et des nerfs mille fois
plus petits que ne seroient ces vaisseaux s’ils exis-
toient. Nous avons essayé sur lui toutes les méthodes
connues d’injection, sans plus de succès.
A la vérité Swammerdam dit en avoir fait sortir
Une liqueur rougè par de petits vaisseaux dans des
sauterelles | mais nous sommes contraints de douter
de l’assertion d’un si grand anatomiste , jusqu’à ce
que son expérience ait été répétée avec succès.
L e vaisseau dorsal des insectes ne feroit donc,
en aucune façon, les fonctions de coeur, et n’en .
mériteroit pas le nom. Ce seroit un vaisseau secrétoire
pareil à tous les autres de ce genre dans les
insectes; mais quelle liqueur secrète-l-il, et pour
quel usage ? c’est ce qui nous paroît jusqu’ici impossible
à déterminer.
Le liquide est transparent, légèrement jaunâtre
, visqueux, se mêlant à l’eau , se desséchant
aisément, et devenant alors dur et fendillé comme
de la gomme ; mais , tant qu’on ne saura où il se
rend , on ne pourra en assigner l’emploi.
Il faut avouer cependant, qu’outre l’analogie de
ses contractions , celle de sa position pouvoit aider
à le faire regarder comme un coeur. C’est vers Je
dos qu’est situé le coeur dans presque tous les mollusques
et dans tous les crustacés ; et c ’est aussi la
position d’un organe qu’on ne peut guère nommer
autrement dans les arané'ïdes ( araignées, phalan-
gers et scorpions). C’est sur-tout dans les a ra ignées
qu’il est facile à observer. On le voit battre
au travers de la peau de l’abdomen, dans les espèces
non velues. En enlevant cette peau, on voit un
organe creux , oblong , pointu aux deux bouts , se
portant, par le bout antérieur , jusque vers le thorax
, et des côtés duquel il part visiblement deux
ou trois paires de vaisseaux.
Si l’on ajoute à cette observation, celle que les
araignées n’ont point de trachées , mais que leur
respiration est, circonscrite dans un petit nombre
de vésicules, et celle qu’elles paroissent avoir des
D d 2