bante des branchies des mollusques acéphales et
des crustacés ; et je reconnois que leur circulation
pulmonaire est complette, comme celle des animaux
supérieurs, et comme celle des vers à sang
rouge, dont je vais parler.
On voit très-bien le coeur des petits monocles de
ce pays-ci se mouvoir, mais leur petitesse empêche
de suivre leurs vaisseaux ; et nous n’avons point
encore eu à notre dispositio'n le grand monocle
ou crabe des Moluques dans un état dissécable.
A R T I C L E I I I .
Du sang rouge des vers articulés, et de la
marche de leur circulation.
Les mollusques et les crustacés ont tous le sang
transparent, ou tout au plus un peu bleuâtre. Ceux
de la première de ces classes où l’on a cru voir du
sang rouge , ri’ont en effet de cette couleur que certaines
liqueurs secrétées dans des organes particuliers.
Mais toute la classe des vers articulés, tant
marins que terrestres, ale sang plus ou moins coloré
en rouge, et souvent tout aussi foncé que celui
d’aucun animal vertébré. Nous l’avons observé en
détail dans les lombrics , les sangsues, les naïades,
les néréides , les aphrodiles, les amphinomes,
les amphitrites , les tèrébelles et les serpules :
mais c’est dans Y arénicole ( lumbricus mari-
nus , L . ) , qu’il est le plus aisé d’observer, nou-
Sect. I. Art. III. Cire. des vers.
seulement la couleur du fluide nourricier, mais
encore sa marche et sa direction ; la couleur jaune
de l’intestin et la couleur grise des parois du corps
permettant de distinguer parfaitement tous les
vaisseaux.
Tout le long du dos, entre les branchies, règne
un gros vaisseau, qui va en diminuant par ses deux
bouts. Il transmet le sang par son origine antérieure
, et reçoit des vaisseaux latéraux „ au nombre
de quinze de chaque côté , un de chaque branchie.
Cçs vaisseaux tiennent lieu de veines pulmonaires,
ils apportent le sang des branchies ; et c’est lorsque
les branchies se contractent, que le gros vaisseau
dans lequel ils entrent se gonfle.
Des vaisseaux , en même nombre que les premiers
, reportent ce sang aux branchies, mais ils
ne viennent pas tous cl’un tronc unique. Les neuf
premiers partent d’un gros vaisseau situé sur le
canal intestinal , immédiatement sous le premier
que nous avons décrit. Les autres viennent de la
partie postérieure d’un vaisseau parallèle aux deux
premiers, mais situe sous le canal intestinal.
Ces deux grands troncs longitudinaux envoient
donc tout leur sang aux branchies et non ailleurs :
ils tiennent lieu à la fois de veines-caves etd artèi es
pulmonaires ; car leurs branches, qui ne vont point
aux poumons, sont des branches veineuses qui re.-
çoivent le sang de toutes les parties.
Ces branches de la veine-cave du lombiic marin,
se répandent sur celte surface jaune du canal in