du microscope, dans les parties qui en montrent
d’ordinaire le plus , comme la choroïde de l’oeil,
et les membranes du canal intestinal ; nous n’y en
avons jamais trouvé, quoique les trachées et les
nerfs s’y découvrent fort bien, et qu’on puisse
sur-tout y suivre, de l’oeil ,les premières dans leurs
innombrables ramifications. Lyonet, qui a décrit
et dessiné dans la chenille des parties mille fois
plus petites que ne seroient les principaux vaisseaux
sanguins, n’a jamais pu trouver ceux-ci, etc.
Il y a bien dans les insectes un organe auquel
certains anatomistes ont donné le nom de coeur }
c’est un tube membraneux qui règne tout le long
du dos, tant dans les larves que dans les insectes
parfaits, et où l’on observe des mouvemens de contraction
et de dilatation , qui semblent passer successivement
d’une extrémité à l’autre : mais, malgré
cette particularité qui semble indiquer un organe
de circulation, ce tube n’a aucun vaisseau qui en
sorte, et l’on ne peut ni lui attribuer la fonction
de coeur , ni lui en imaginer une autre.
Enfin , des naturalistes qui ont observé, au microscope
, les parties transparentes des insectes ,
n’y ont vu qu’un fluide en repos, qui les baigne
de toutes parts.
Tels sont les argumens négatifs ; ceux tirés de
l’induction se rapportent sur-tout à deux objets,
la manière dont se fait la respiration dans les insectes
, et la forme des organes sécrétoires.
Dans les animaux qui ont une circulation, le
fluide nourricier se rassemble continuellement dans
un réservoir c e n t r a ld ’où il est lancé avec forcé
sur toutes les parties ; c’est toujours du coeur qu’il
y arrive, et il retourne toujours au coeur avant
d’y revenir : il pourroit donc être modifié dès sa
source par l ’action de l’air $ et èn elfet, avant dé
se rendre , par l’aorte et ses rameaux, aux parties
qu’il doit nourrir , il commence par faire un tour
dans le poumon ou dans les branchies. S ’il n’en
est pas ainsi dans les insectes, c’esl très-probablement
parce que leur fluide nourricier n’est point
contenu dans des vaisseaux , qu’il ne part point
d’une source commune, et qu’il ne lui étoit pas
possible d’aller se faire modifier dans un organe
séparé avant de se rendre aux parties : baignant
continuellement et tranquillement toutes les parties
qui doivent y puiser les molécules qu’elles ont
à s’approprier , l’action de l ’air devoit pouvoir
l ’atteindre par-tout, et c’est ce qui arrive très-parfaitement
par les dispositions des trachées , n ’ÿ
ayant aucun point du corps des insectes où les
fines ramifications de ces vaisseaux n’aboutissent,
et où l ’air n’aille immédiatement exercer son action
chimique $ en un mot, le sang ne pouvant aller
chercher l’air , c’est l’air qui va chercher le sang.
Quant aux sécrétions des insectes, elles ne se
font jamais par des glandes conglomérées ; leurs
organes sont toujours, comme nous venons de le
voir par rapport au foie, des tubes longs et minces
qui flottent dans la cavité du corps, sans être liés
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