fermant ainsi plus ou moins exactement son larynx
supérieur, et c’est-là la mesure de l’étendue de sa
voix dans le bas.
Je pense que cette explication suffit pour rendre
raison des sons les plus graves, rendus par des
oiseaux à trachée cylindrique j car je n’en connois
pas qui donne aussi bas que le double d elà longueur
de sa trachée. Quant à ceux qui y ont des
dilatations , nous en traiterons plus loin.
Il résulte de ce que je viens d’exposer, que le
son est produit dans l’instrument vocal des oiseaux,
de la même manière que dans les instrumens à
vent de la classe des cors et des trompettes, ou
dans l’espèce de tuyaux d’orgues nommés jeux
d’anche ; qu’il est modifié, quant à son ton , par
les trois mêmes moyens que nous employons dans
ces instrumens , c’est-à-dire ,
i°. Par les variations de la glotte, qui correspondent
à celles des lèvres du joueur, ou à celles
de la lame de cuivre des jeux d’ânches.
2°. Par les variations de la longueur de la trachée
, qui correspondent aux cors de rechange, ou
aux différentes longueurs des tuyaux d’orgues.
3°. Par le rétrécissement ou l’élargissement de
la glotte supérieure , qui correspond à la main du
joueur de co r , et à la fermeture ou aux cheminées
des tuyaux d’orgues.
L a parité étant reconnue exacte dans ces quatre
points, qui déterminent évidemment l’essence d’un
instrument, il ne sera pas possible aux physiciens,
de ne pas reconnoître dans l ’organe vocal des oiseaux
un instrument à vent pur et simple , et on
n’y cherchera plus de cordes, à moins qu’on ne
veuille dire qu’un cor-de chasse est aussi un instrument
à vent et à cordes en même temps.
Mais l’analogie va encore beaucoup plus loin ,
et nous verrons, en traitant deà trachées-artères
en particulier, que leur forme influe sur la qualité
du son , tout comme celle des instrumens que nous
connoissons.
Ainsi, les oiseaux qui ont la voix flûtée , ont
tous la trachée - artère cylindrique, comme les
flûtes, les fifres, les sifflets , les flageolets et les
tuyaux d’orgues , nommés , à cause de leur son ,
Jeu x de flûtes y ceux qui ont la trachée-artère en
forme de cône, plus étroite vers le bas ou vers
l’embouchure que vers le haut, ont ce même caractère
éclatant que l’on observe dans les jeux
d’orgues qui ont cette forme, et qui portent les
noms de trompettes, clairons, cymbales et bombardes
; et que l’on retrouve en général dans tous
nos instrumens à pavillon.
Mais c’est suy - tout dans l’examen détaillé que
nous allons faire des structures propres à chaque
oiseau , que la vérité de cette théorie se montrera
dans tout son jour.
Car , si les fonctions que j’ai assignées à chaque
partie sont réelles, on sent que la voix d’un oiseau
doit être d’autant plus facilement variable,
qu’il aura plus de moyens de changer l’état de son