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comme des organes respiratoires , servant à combiner
le sang veineux plus intimement avec le
fluide ambiant, mais encore comme des espèces
de coeurs placés à l’origine des principales arteres
du corps, et imprimant un mouvement plus accéléré
au sang qui parcourt ces arteres. Cette organisation
donne , sans doute , à l’animal qui en jouit, un naturel
plus actif, plus d’irritabilité et plus de force
réelle.
A R T I C L E * I V .
Du mécanisme de la respiration.
I. Dans les animaux qui ont des poumons.
L es phénomènes mécaniques de la respiration ,
dans les animaux qui ont des poumons, consistent
dans la contraction et la dilatation alternative de
ce viscère, et, en même temps, dans l’introduction
et la sortie d’ une certaine quantité d’a ir , ce
qui constitue proprement l’inspiration et l’expiration.
Chez les animaux à circulation pulmonaire
complette, ces deux mouvemens se succèdent constamment
à de courts intervalles ; il n’en est pas de
même dans les reptiles , dont le sang n’a pas besoin
d’avoir traversé les poumons pour retourner
aux parties : les mouvemens de la respiration sont
beaucoup moins fréquens dans ces animaux , et
n’ont lieu que de loin en loin. Les puissances qui
les produisent ne sont pas tout-à-fait les mêmes dans
A r t . IV . Mécanisme de la respiration. 355
les mammifères , les oiseaux et les reptiles. Exa-
minons-les successivement dans ces trois classes.
A. Dans l ’homme et dans les mammifères.
a. Du mécanisme de Vinspiration.
Ce mécanisme est entièrement hors des poumons.
Ces viscères resserrés de tous côtés dans la
cavité de la poitrine , ne peuvent résister à l’air
qui s’y précipite par la trachée-artère, à mesure
que les parois mobiles de cette cavité tendent, en
se dilatant, à faire un vide entr’elles et la surface
extérieure des poumons ; alors l’air agit, par sa
pesanteur , contre les parois des vésicules pulmonaires
, développe ces vésicules et augmente leur
volume. L e mécanisme de l’inspiration réside conséquemment
dans les parois de la cavité thorachi-
que dont nous connoissons déjà la composition par
ce qui a été dit dans la troisième leçon de cet ouvrage
, et dépend, en même-temps . de l’air.
L ’agent qui, dans Vhomme et les autres mammifè
re s , contribue le plus à dilater la poitrine, est, sans
contredit, le diaphragme. Cette cloison a , dans
tous ces animaux , la même nature et les mêmes
rapports. Nous observerons seulement que son étendue
augmente nécessairement plus ou moins avec
le nombre des côtes; sans cela, ses attaches étant
toujours les mêmes, il rétréciroit beaucoup la cavité
abdominale, lorsque les dernières côtes sont
rapprochées du bassin, comme dans le rhinocéros,
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