i°. Forme du coeur.
L a forme du coeur, qui est proprement celle de
la masse dans laquelle sont creusés les deux ventricules
, ressemble à un cône obtus dans Vorang-
outang ^ le ch e va l, le boe u f, etc. comme dans
l ’homme ; s’arrondit beaucoup dans plusieurs autres
singes , tels que le sa ï, plusieurs guenons , dans le
/or/, dans la loutre } le castor, le porc-épic, Vécureuil
; est large et courte dans Y éléphant et le dauphin
; et s’alonge, au contraire , dans les phalan-
g e r s , le chien , le bouc. Au reste , cette forme
change avec l’âge , et n’est pas même toujours semblable
dans tous les individus d’une même espèce.
Ajoutons cependant que le coeur du lamantin, en
présente une bien singulière. Il est beaucoup plus
large que long, et fortement échancré à l’endroit
qui répondrait à sa pointe, ce qui vient de ce que
les deux ventricules sont absolument séparés dans
leur moitié postérieure.
L e sillon qui règne obliquement, de la base à la
pointe, sur les deux faces du coeur de l’homme , et
qui répond à la cloison des deux ventricules, dans lequel
rampent les principaux vaisseaux du coeur; ce
gillon, dis je , change de direction dans les autres
mammifères, lorsque la position relative des deux
ventricules change elle-même. Il ne s’étend pas jusqu’à
la pointe quand le ventricule droit n’avance pas
jusque-là , ce qui a lieu assez souvent, comme nous
le verrons bientôt dans l’histoire de ce ventricule.
Alors la pointe du coeur n’est point bifide, comme
dans l'homme, mais c’est le côté droit de ce viscère
qui est échancré par le sillon.
L a situation du coeur des mammifères est peut-être
la circonstance par laquelle il s’éloigne le plus de celui
de l’homme , ce qui lient à la marche horizontale
de la plupart des premiers. Il n’est plus, comme dans
ce dernier, placé obliquement, de manière que
sa pointe vient frapper le cartilage de la cinquième-
ou de la sixième côte du côté gauche, tandis que
sa face plate repose sur le diaphragme , et que sa
base remonte à droite jusqu’à la huitième vertèbre
dorsale. Les orangs sont presque les seuls où
il présente cette obliquité, et dans lesquels il touche
au diaphragme par une si grande étendue.
Dans les autres singes, il ne répond à ce muscle
que par sa pointe qui conserve un peu d’obliquité à
gauche; et dans la très-grande partie des autres
mammifères, elle n’atteint même pas jusqu’à ce
muscle , et vient se poser , ainsi qu’une portion
de la face inférieure du coeur , sur la partie
moyenne du sternum. De sorte que chez ces animaux
, le coeur est placé sur la ligne médiane du
corps , dans une situation à-peu-près droite d’avant
en arrière, et à une certaine distance du diaphragme.
Comme dans Y homme, il n’est assujetti
, dans sa position, que par les gros vaisseaux
et le sac qui le contient.