naires et un aortique ; mais aucun des trois n’a
d’oreillette.
Le tronc de la veine-cave descendante, formé de
la réunion des branches qui arrivent des bras et
de la tête, se rend du col vers le fond du sac abdominal
, le long de la face antérieure du foie : il
reçoit la veine hépatique, et immédiatement après,
arrivant à-peu-près au milieu de l’abdomen, il se
bifurque, et chacune de ses branches se rend transversalement
à l’un des coeurs latéraux : mais avant
d’y arriver, elles reçoivent elles-mêmes d’autres
branches de diverses parties. Ainsi, immédiatement
après être sorties du tronc, elles reçoivent
chacune une veine qui vient des intestins et des
parties postérieures ; et au moment où elles vont
entrer dans ces coeurs, elles en reçoivent chacune
une autre qui arrive des parties inférieures.
Le tissu de toutes ces veines est extrêmement
mince et transparent. Elles sont beaucoup plus
larges et plus extensibles que les artères. Je n’ai
vu, dans toute leur portion abdominale, qu’une
seule valvule, à l’entrée de la veine hépatique ,
dans le tronc descendant.
Les deux grosses branches transversales qui se
rendent aux coeurs latéraux , et toutes celles qui
aboutissent immédiatement dans ces deux-là , sont
percées de trous , qui donnent dans des appendices
très-singuliers , d’apparence glanduleuse ou rami-*
fiée, et tels qu’aucun autre animal ne m’a rien
offert de semblable dans son système veineux.
Ils sont considérables en nombre et en volume ,
d’un blanc-jaunâtre opaque, et on ne peut leur
concevoir que deux usages ; ou celui de séparer
du sang artériel une humeur quelconque , qu’ils
verseroient dans le sang veineux ; ou celui d’absorber
une portion de la liqueur épanchée dans l’abdomen
, et de la reporter dans les veines. Je me
suis déjà expliqué en faveur de cette dernière idée,
dans la XXIIIe Leçon, et je puis ajouter , comme
une nouvelle raison, la petite quantité d’artères
que ces corps extraordinaires reçoivent, et qui,
suffisante pour les nourrir, ne paroît pas l’être
pour fournir à une secrétion proportionnée à leur
volume.
Les deux coeurs latéraux sont situés à la racine
des branchies $ ils sont plus ou moins arrondis ;
leurs parois sont épaisses , musculeuses , quoiqu’un
peu molles , et des colonnes charnues assez
larges, y interceptent intérieurement une infinité
de mailles rondes, de diverses grandeurs.
Ces coeurs sont, dans le p o u lp e , d’une couleur
singulière ; d’un brun-rouge très-foncé , comme
ils pourroient être dans un animal à sang rouge,
tandis que tous les autres viscères, les muscles et
le coeur aortique lui-même, sont d’une couleur
blanchâtre.
L’entrée de la veine dans chaque coeur latéral,
est garnie de deux valvules membraneuses, rectangulaires
: fixées par leurs bases et par leurs extrémités
, libres par leur bord interne seulement,